Parmi les infinités de manières d'écrire le chevalier noir, je les classerai abusivement en deux grandes familles. Celles qui font de lui un vigilant sombre et réaliste, et celles qui le présentent comme un super-héros à part entière, une force de la nature. Morrison, sur le début de son gigantesque run, choisit clairement la seconde option - tout comme il l'avait fait lors de sa prestation sur la JL.
Son Batman prend pratiquement tout à la légère, se contente d'intervenir, d'agir froidement sans qu'aucun danger ne puisse l'arrêter. S'opposer à une armée de Man-Bats ninja? Tranquille... Prendre une fusée spatiale pour aller à Gibraltar sauver la situation? Limite il fait ça au petit-déj’.
Alors personnellement je peux largement apprécier cette vision du personnage. Et il y a des bons côtés dans ce tome, des passages sympathiques. Néanmoins, en tant que tel, elle me parait particulièrement incompatible avec une nouvelle de l'importance d'un fils déboulant dans sa vie. Toutes ses réactions avec Damian me semblent à côté de la plaque, comme si c'était Batman qui avait un enfant et non Bruce Wayne l'homme derrière le masque qui apprenait la nouvelle.
A côté de ça, on a quelques récits plus expérimentaux, mais honnêtement sans y trouver de déplaisir, j'ai moyennement accroché.
Un comics qui se lit bien mais Morrison peine à convaincre avec son arc d'introduction, là où ses débuts sur JLA et New X-Men étaient nettement plus prenant.