Pour les adeptes de Donjon et d'élus aux cheveux bleus...

« La mort au début du chemin » est le deuxième tome de la série « Ralph Azham ». Il est édité aux éditions Dupuis et vendu à un prix juste inférieur à douze euros. D'un format classique, il est composé d'une petite cinquantaine de pages. La couverture en utilisant des tons majoritairement bleus, nous présente le héros, Ralph en train de se jeter dans le vide sous les yeux de personnages jusqu'alors inconnus. Au second plan, se dessine dans les hauteurs, un château. Pour ceux qui ne le sauraient pas, cette saga est dessinée et scénarisée par le célèbre et talentueux Lewis Trondheim. On y retrouve donc son trait caractéristique et son univers si particuliers. Cet ouvrage est paru au cours du mois d'août dernier.

« Ralph Azham » est une série dont l'histoire est construite sur plusieurs tomes. Il apparait donc nécessaire de connaitre le premier opus intitulé « Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime ? ». Dans les grandes lignes, on découvrait Ralph, jeune homme aux cheveux bleus, traité comme un pariât et un souffre-douleur dans son village. Il est la cause de tous les malheurs aux yeux des habitants et subit souffrance et châtiment. A la fin de l'album, il s'enfuit du village détruit accompagné d'un jeune enfant afin de se rendre à Astolia...

Logiquement, nous retrouverons nos deux acolytes sur la route dans ce deuxième tome. Le chemin est long et l'enfant peu patient. Ils arrivent à Bestalia. On y regroupe tous les élus aux cheveux bleus pour les répartir avant d'aller voir l'Oracle. Mais les choses ne s'avéreront pas si simples et entre les dangers et les rencontres curieuses, Ralph n'aura pas le temps de s'ennuyer...

Cet album s'adresse à un public large. On n'y trouve ni réelle violence ni scène choquante. Le ton est léger. La trame est drôle et décalée. Il faut accepter de voir les codes de la fantasy exploités de manière moins conventionnelle. Trondheim offre ici un petit cousin à la saga « Donjon ». L'histoire est donc originale mais trouve malgré tout beaucoup de points communs avec d'autres séries de ce type-là.

La lecture du premier tome m'avait laissé une impression mitigée. J'avais ri bien souvent. Certaines phrases ou certaines situations étaient réellement bien trouvées. Mais l'ensemble m'avait laissé sur ma faim. Je n'arrivais pas trop à savoir dans quelle direction souhaiter nous mener l'auteur. J'avais donc beaucoup d'attentes à ce niveau-là en découvrant « La mort au début du chemin ». Rapidement, une trame plus classique s'installe. L'histoire prend la tournure d'une quête qui pourra s'avérer initiatique. Leur objectif initial est d'aller voir l'Oracle. De nombreuses épreuves vont se présenter sur leur chemin.

Une des richesses de l'album réside dans la variété des personnages. L'avantage de la fantasy est d'autoriser toutes les formes et les particularités aux protagonistes. Le fait que chaque élu possède un pouvoir magique donne lieu à beaucoup de gags. L'analogie avec « Lanfeust de Troy » est d'ailleurs criante sur ce point-là. De plus, le fait qu'il existe des objets magiques à réunir ressemble aux objets du Destin de « Donjon ». Les personnages amènent tous quelque chose de drôle à l'histoire et leur densité est un attrait certain. Par contre, je trouve que la trame globale manque de souffle et de réel intérêt. Autant j'ai pris plaisir à suivre les aventures du héros dans chacune des scènes qu'il vit, autant sa quête suprême ou le fil conducteur de son destin me laisse relativement indifférent. Peut-être le prochain opus réparera ce manque que je regrette.

Coté dessins, on retrouve la magie de Trondheim. Le dessin est simple mais tellement réussi. Les personnages sont tout de suite habités. De la même manière, les décors sont travaillés et créent un véritable univers. Les couleurs sont moins vives que dans « Donjon » et génèrent ainsi une atmosphère propre à la série. J'ai une affection toute particulière pour toutes les scènes se déroulant la nuit. Je trouve qu'on y ressent de manière assez intense l'atmosphère particulière de ces moments-là.

En conclusion, « La mort au début du chemin » ne m'a pas déplu. Je le trouve d'ailleurs meilleur que le premier tome de la série. J'ai souvent rigolé et l'histoire m'est apparue moins saccadée. On s'attache à certains personnages. Malgré tout, je trouve que la trame manque encore d'ampleur. J'ai l'impression que Trondheim pourrait faire de son histoire quelque chose de plus grand et de plus magistral. Peut-être est-ce pour le prochain tome. Je l'espère de tout cœur...
Eric17
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le 2 oct. 2011

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Eric17

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