Un petit goût d'inachevé.

A tous ceux qui auront un jour lu cette série de manga en 5 volumes, vous comprenez, il me semble, le titre de cette critique.

Last Fantasy, pour ceux du fond qui se sont perdus dans les méandres de Sens Critique, est un manga de fantasy qui nous introduit 2 compères, l'un apprenti magicien et l'autre guerrier débile, partis sur les routes à la recherche de gloire mais surtout d'argent.

Avant que les deux tonnes d'originalités ne vous tombent dessus, laissez moi briser vos espoirs. Comme vous l'avez devinez, ce Shōnen est ce qu'il se fait dont ne peux plus classique, introduisant le love interest du héros dès les premiers chapitres et dévoilant un grand méchant assez énigmatique mais ayant un plan que l'on soupçonne déjà machiavélique et qui inclut comme par hasard notre héros. Héros qui découvrira au fur et à mesure ces pouvoirs notamment à l'aide du dit-méchant.

Pas de quoi casser des briques, me direz-vous, et vous aurez raison. Sauf qu'au bout de 5 tomes, après un climax ayant laissé nos héros heureux et prêt à partir pour de nouvelles aventures, le manga décide de se finir façon troubadour racontant une histoire, décidant d'arrêter ici son conte car il se fait tard.

Et c'est donc sur cette fin, rushé sans doute par manque d'intérêt des lecteurs, que je m'interroge. Pourquoi un œuvre aussi moyenne soit-elle continuerait de me tarauder l'esprit 15 ans plus tard ?

Sans doute car à l'instar d'autres œuvres dont la vrai fin nous est retirés, un étrange sentiment d'inachevé vole au dessus de celle-ci, lui conférant un statut spécial, coincé entre le champs des possibles et les plaines de la déception. Sans doute, car lors de la relecture, on observe les personnages, figés dans leur comportement originel, dont on refuse l'évolution, les condamnant ainsi à répéter inlassablement leurs même erreurs de début de saga. Sans doute, car l'on sait que leurs rêves et aspirations du début, miroir de celle de leur auteur, ne se concrétiserons jamais.

Et sans doute, car il est doux de voir les écueils des navires des idées jalonnés la mer de la création, surtout quand plusieurs de ces épaves nous appartiennent.