Le Secret de l'Espadon (1/3) - Blake et Mortimer, tome 1 par --------------------

Quand j'étais gosse, j'avais une bonne collection de BD des années 50/60, par ma mère. Et dans tout ces livres, un seul Blake et Mortimer, que je ne me souvenais même pas avoir lu, ou alors trop jeune pour m'en souvenir. C'était l'Affaire du Collier. Il devait y avoir un dessin animé également, dans le style des tintins, dont je me souviens à peine mieux. Mais avec le temps et quelques regards en arrière, cette série a commencé à m'intriguer, sans vraiment que je sache pourquoi. Donc, j'ai décidé de lire un peu de ces Blake et Mortimer qui m'ont accompagné de si loin dans mon enfance pleine de Peyo, Hergé et Franquin.

Une chose est certaine à la lecture de cet ouvrage : je n'ai pas lu l'Affaire du Collier étant enfant. Le style de Jacobs est très, très lourd, et la surrabondance de texte m'aurait tout de suite fait refermer cette BD pour une autre. Cependant, avec quelques années de plus, ce texte ominprésent n'est plus un repoussoir, mais au contraire un atout. En effet, en misant moins sur le dessin, l'auteur nous livre une intrigue complexe qui est parfaitement compréhensible grâce à la narration.

L'intrigue de ce premier tome est très bien rythmé. Aucun temps mort, pas trop d'action qui gâcherait le récit, cette maitrise est digne d'un maitre. Le manichéisme inhérent aux BD de cette époque est contrebalancé par une importance des seconds couteaux, que ce soit des servants comme Nasir ou d'autres peuples de la Terre prêt à se soulever, ainsi que par le fait que les protagonistes, et notamment Mortimer, n'hésite pas à tuer. Le tout est servit par un dessin tout simplement magnifique, très clair, pur et simple dans sa compréhension, mais qui inclut également du dynamisme et de l'émotion. J'aime également beaucoup que "l'apocalypse" se déroule au début de l'intrigue, et ne soit donc pas l'épée de Damoclès qui pèse sur les héros.

Les personnages sont attachant, seuls les "méchant" que sont les tibétains manquent d'un peu d'histoire afin de susciter plus d'émotions chez le lecteur. Cependant, ce n'est pas le cas d'Olrik, qui même en temps que subordonné garde un ton réellement menaçant.

Le gros bémol de l'intrigue de cette première partie du Secret de l'Espadon est le nombre de "coup de chance" des héros. Evidemment, la lecture n'était à l'origine pas dans ce format, et il fallait tenir les lecteurs de numéros en numéros, mais dans un format de BD en peu de tomes, elles paraissent nombreuses, trop nombreuses. Cependant, cela permet de ne pas faire de Blake et Mortimer des héros "surhommes", mais de simples hommes qui gagnent en partie grâce à la chance. Et ça, c'est assez rare pour être souligner.