Un procès à la Monty Python

Le racisme, la haine de l'autre, sont des thèmes souvent traités, et, il faut le dire, avec souvent beaucoup de niaiserie, d'approximations, et de morale à la con. Alors, quand une oeuvre traite intelligemment le thème, il faut le souligner. Et "le singe de Hartlepool" le fait avec brio. Le grotesque des personnages et des situations en font une oeuvre mi-comique mi-amère, où la violence est loin d'être absente. En plus de la condamnation intelligente du racisme, le livre aborde d'autres thèmes : les procès animaliers, l'ignorance parfois crasse des masses, les vétérans de guerre, les jeux d'enfants et leurs conséquences, l'avenir de l'humanité, la théorie de l'évolution... parfois, une simple phrase, un simple discours, servent à faire passer une idée, avec brio.
Certaines critiques adressées relatent d'un manichéisme dans l'oeuvre : et ce n'est pas faux, la frontière entre personnages "positifs" et "négatifs" est bien marquée. Je suis le premier a déplorer ce défaut... cependant, ici, ça ne m'a pas dérangé. Pourquoi ? et bien, je suppose que parce que c'est bien amené, et aussi, crédible. La foule de petits détails, toujours bien amenés, sur les situations et personnages sont toujours extrêmement révélatrices et parlantes.
Sans oublier des petits clins d'oeil du destin monstrueusement drôles (le dernier discours du vétéran par exemple)
Bref, une bonne BD, avec des dessins originaux et attachants, qui se lit vite, et furieusement addictive.