Silas Corey est une série que j’ai rapidement appréciée. Le héros est attachant, les intrigues sont captivantes et le fait que l’histoire se déroule durant la fin de la première Guerre Mondiale est une jolie cerise sur le gâteau scénaristique. Le quatrième opus de la saga de Fabien Nury et Pierre Alary conclut le second diptyque intitulé Le Testament Zarkoff.


La première partie m’avait beaucoup plu. Silas Corey, détective privé, se voyait missionner pour retrouver l’héritier caché d’une vieille femme en fin de vie. Les enjeux changent de braquet quand on apprend que la mère du recherché n’est autre que Madame Zarkoff, propriétaire d’un immense conglomérat d’entreprises spécialisées dans la vente d’armes. La dimension politique de la quête du héros est évidente et alimente le suspense.


Au cours de ses recherches, Silas avait retrouvé en Allemagne l’épouse de l’héritier. A priori, il n’est pas le seul à l’avoir retrouvée mais semble par contre le seul à ne pas vouloir sa disparition. Le héros et sa nouvelle protégée ont donc deux objectifs à atteindre : survivre et découvrir ce qu’est devenu Johann Zickler. Le scénario offre donc une belle densité narrative. Le fait que les protagonistes soient en danger transpire de chaque page. Cette atmosphère oppressante rend la lecture agréable. Silas et Nina avance dans le noir en ayant tout le temps un regard derrière leur épaule. Evidemment, ce combat de David contre Goliath génère une véritable empathie à l’égard des protagonistes.


La trame est habilement construite. Le tome précédent posait des jalons prometteurs et le moins que je puisse dire est que la suite est à la hauteur. Je trouve que la montée en puissance est constante au fur et à mesure que les pages défilent. Sans dévoiler certains secrets de l’histoire, certaines scènes ne laissent pas indifférentes et mettent mal à l’aise. Il apparaît irrémédiable que l’issue ne peut pas être rose pour tout le monde. Le dénouement est assez inquiétant. Une nouvelle fois, Fabien Nury arrive à exploiter parfaitement le contexte historique qui abrite son intrigue. Il ne s’agit pas de folklore. Les auteurs insèrent complètement le devenir de ses héros dans les enjeux politiques et économiques de l’époque. Une chose est certaine : tout le monde ne peut pas en sortir indemne.


Cet album ne se contente pas de nous raconter une histoire passionnante, il nous offre également un personnage principal très réussi. Silas Corey est un détective privé qui cultive un côté mauvais garçon tout en étant habité par de réelles valeurs. Je le trouvais déjà sympathique au cours de ses précédentes pérégrinations. Mais son immersion dans cet univers hostile a encore accentué son charisme et son humanité. Je vous conseille vivement de partir à sa rencontre.


Pour conclure, cet opus est une belle réussite. Je me suis vraiment laissé prendre par l’intrigue et le travail graphique de Pierre Alary permet au suspense d’exploiter pleinement son potentiel. L’atmosphère qui accompagne la lecture est envoutante et est mise en valeur par des décors et des couleurs de qualité. J’ai maintenant hâte de découvrir le troisième cycle de cette série qui, en conservant cette qualité, a de beaux jours devant elle…

Eric17
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le 18 avr. 2016

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