On m'a souvent dit du bien de ce Transperceneige, et pour l'avoir lu il y a de cela une semaine ou deux, eh bien, c'est pas si bien. Cette phrase était ... à chier. Qu'on se le dise, j'ai rarement commencé une critique de pire manière. Une question demeure : est-ce objectivement bien, ou ne l'est-ce donc point?
Eh bien, je dois vous dire que c'était pas bien bon; non, c'était bien divertissant, c'est sûr, mais le truc manquait, pour ma part, d'une certaine constance dans son écriture. Quand tu commences, le truc est si bien amené que t'as carrément l'impression que le type t'en souhaiterait la bienvenue; pour le coup, c'est bien bon. Le soucis vient pour les séquences suivantes.
Quand le récit s'emballe, ça reste correct; le truc part un peu dans tous les sens, parfois; t'en as même du mal à comprendre l'action, quelques fois, mais en somme, c'est pas bien gênant. Le reste vient rattraper le niveau avec suffisamment de talent; notamment cette magnifique osmose entre récit poétique et narratif, qu'était vraiment bien vu.
Sauf que la fin vient tout gâcher, avec ce dénouement bâclé, pas vraiment maîtrisé; aussi vrai que c'est passé bien trop vite ( encore que c'est bien plus une qualité qu'un défaut ), la fin vient beaucoup trop rapidement, brutalement. C'est pas assez fluide, trop rigide; un peu comme ces dialogues, qui tirent leur génie de leur rigidité, de leur pathos bienveillant, presque sincère; ici, on parle comme des paysans, de véritables gens du peuple. Pas la peine de marquer le coup, de faire de grandes cérémonies : les hommes sont pauvres et vivent dans la misère, dans un train in-accueillant. C'est bien triste, mais c'est comme ça; c'est ainsi que va la vie : elle s'écoule lentement, à l'instar de ces quelques vers qui parsement le récit, coulant, poétiques, lyriques.