Gertrude a l'occasion de vivre le rêve de toute petite fille: un voyage au sein du monde merveilleux de Fairyland. Sauf que le rêve vire au cauchemar lorsque, faute de trouver la sortie et le moyen de rentrer chez elle, son séjour s'éternise des années et des années durant.


Fairyland : un monde coloré fait de sucreries, composé de pays merveilleux et peuplé de créatures extraordinaires. Rares sont celles qui y sont invitées et c’est le privilège qui échoit à Gertrude, petit fille pleine de vie et de ressources, le jour où s’ouvre sous ses pieds la moquette de sa chambre, l’emportant dans le monde régi par la douce reine Cloudia.


Aidée par un drôle d’insecte volant tenant lieu de guide et équipée d’une carte des différentes contrées du Royaume, Gertrude par en quête de la clef qui la porte devant la ramener chez elle. Mais 27 ans plus tard, l’aventure à tourné au vinaigre et l’enfant n’a plus de juvénile que son apparence, et encore. La frustration et le dépit ont pris le pas sur l’émerveillement et la joie, et Gertrude apparaît bien décidée à mettre tout Fairyland à feu et à sang afin d’obtenir son bon de sortie.


Déconstruction des imaginaires mielleux des contes de fées, I Hate Fairyland en offre une vision décapante et proprement jubilatoire. La monstruosité de cette héroïne à corps d’enfant et ses pulsions meurtrières font mouche : elle jure comme un charretier et massacre à qui mieux mieux. Le récit suit une dynamique étonnamment maitrisée de surenchère constante dans le carnage et l’horreur, parvenant à surprendre le lecteur tout au long de la lecture.


Et c’est sans doute là que réside la performance de Skottie Young : ne pas lasser et parvenir à exploiter sur la longueur une excellente idée qui pourrait toutefois rapidement s’essouffler. On notera, outre les classiques opposants attendus (chasseurs et sorcières), une rivale assez géniale de candeur, envers positif de l’ignominie qu’est devenue Gertrude, et qui donnera véritablement du fil à retordre à notre héroïne.


On se demande quand même vers quoi ce récit peut à présent nous entrainer, tant ce premier volume a fait l’effet d’un feu d’artifice se suffisant presque à lui-même. Mais il s’agit là, indéniablement, d’une curiosité à ne pas manquer.


Chronique originale et illustrée sur ActuaBD

seleniel
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le 6 juin 2017

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