« Vercingétorix respondit : Ite facere vobis cuirare unum ovum !... »

Voilà sûrement une des BDs qui a le plus mal vieilli : avec ses graphismes archi-datés et son scénario mal ficelé, dont la fin est bâclée en trois pages, ce tome 4 fera au mieux sourire, rarement rire. Tout le côté délirant de la série a ici disparu, remplacé par quelques gags convenus. Les personnages secondaires sont falots, et surtout le méchant Salsifis qui semble tout droit sorti d’un concert de Tokio Hotel. Quant aux deux vieilles filles, elles auraient mérité une plus grande place dans l’intrigue, malheureusement en l’état elles sont sous-exploitées.

Le Visiteur de Minuit confirme néanmoins tout le potentiel comique de Doct, qui devient ici l’un des personnages-clés : sa froide raison en toute circonstance, son côté d’éternel distrait, ses références absurdes et ses citations en latins de cuisine forment sans aucun doute les meilleurs passages de l’album.

Côté dessin, c’est incroyablement rigide, et les expressions sont toujours aussi fades. Il y a également quelques erreurs de placement ou de perspective, ici ou là. Mais parfois, par extraordinaire, on tombe sur quelques vignettes mieux dessinées et plus dynamiques, comme Dina marchant sous la pluie, ou bien la première entrée du fantôme à minuit dans la villa.

En revanche les deux références à la Vache Sacrée, d’abord avec les photos prises par Dina, puis les deux policiers qui enquêtent encore et toujours sur ce mystère déjà résolu, voilà un clin d’œil plutôt bienvenu. Dommage qu’en l’état, ces références discrètes avaient probablement pour seul but de doper les ventes de l’album précédent ...

Bilan, bien que sorti en 1965 (!), on donnerait sans hésiter à ce Visiteur de Minuit quinze ou vingt ans de plus.
Wakapou
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le 25 août 2013

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