Lanfeust de Troy se scindait aisément en 2 arcs narratifs de 4 tomes chacun. Avec ce second cycle, la construction se complique, le retour dans le temps des tomes 4-5 découpant 3 parties. On rentre donc dans un paradoxe temporel qui a séparé notre groupe d'aventurier.


Je l'ai toujours dit (et écrit dans ces critiques): le succès d'Arleston vient avant tout de l'écriture de ses personnages. Or, en plongeant dans le paradoxe temporel, il en oublie de les caractériser correctement et leur fait davantage subir les événements qu'évoluer à travers eux. Le pire étant son Lanfeust, devenu soudainement terriblement con tout en aggravant sa naïveté. Bref on a un héros très antipathique dans ce tome, qui se permet même de perdre le pouvoir absolu.


Dans les points négatifs, je soulignerai par ailleurs un humour trop forcé et par conséquent peu efficace. Fuyant la responsabilité de développer correctement son héros, Arleston préférera de même introduire de nouveaux personnages à visée comique (la poule et la chèvre dont on ne comprend guère ce qu'elles viennent faire dans cette galère comme dirait Molière, et Oho Seth alias James Bond personnage qu'il repompe intégralement ce qui évite de le caractériser). On a aussi Qäm qui pense juste à coucher et ne sera pas utile de tout le cycle...


Il y a tout de même du positif dans ce tome 4, bien qu'il soit le moins bon des 16 albums à mon sens. Tout le début restant dans le présent aux côtés de Cixi/Hébus et Glace/Thanos se montre au niveau, avec la larme saisissante d'Hébus et de l'action de qualité mêlant technologie, flammes et magie. Par ailleurs, le principe même du paradoxe temporel est bien exploité par son scénariste qui explique ainsi l'origine du Magohamoth et présente enfin les pathacelces sous leur vrai visage. L'enchaînement entre l'Abraxar désertique du tome 3 et la verdoyante mais sur le déclin du tome 4 se montre également intéressante.


En conclusion ce tome 4 déçoit. D'une part il casse le rythme installé progressivement par les précédents, d'autre part on sent une nette dégradation dans l'écriture de Lanfeust, pourtant si charismatique durant la bataille d'Abraxar. Ce qu'Arleston perd, il ne parvient pas à le compenser par ses références moins amusantes que d'ordinaires et le dessin de Tarquin n'insuffle aucun grand moment. Alors certes, le paradoxe temporel était un passage obligé de leur étude de la sf, certes ce saut dans le temps permettra des choses très intéressantes une fois revenue dans le présent, certes les éléments révélés s'imbriquent habilement... MAIS la déception demeure bien présente à chaque lecture.

WeaponX
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le 4 juil. 2016

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