Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou ont créé avec "De Cape et de Crocs" une série majeure du septième art. Roman d'aventure, de cape et d'épée bien sûr, mais aussi de science-fiction, de théâtre, de piraterie et... d'humour ! En choisissant de tirer leur révérence après 10 tomes de bons et loyaux services, les auteurs nous réservaient une surprise : un spin-off ! En effet, l'un des running gags de la série était que le lapin Eusèbe n'arrivait jamais à raconter l'histoire de son arrivée aux galères... Chose est faite désormais avec ce diptyque qui se termine avec ce douzième tome et clôt, paraît-il, définitivement la série.


Si la lecture du onzième tome m'avait laissé un peu sur ma faim, j'avais relu l'histoire complète et avait ainsi mieux saisi tous les éléments semés par les auteurs qui font référence à l'univers de Masbou et Ayroles. Ainsi, une connaissance approfondie de "De Cape et de Crocs" est essentielle pour savourer le sel de cette nouvelle aventure. En cela, le fait que ces tomes soient les onzièmes et douzièmes de la série - ce qui m'avait fait tiquer au premier abord - est justifié. Ce douzième tome multiplie de nouveau les références et s'amusent à ajouter de nouvelles interactions entre Eusèbe et ses futurs compagnons !


Au-delà du fan service, cette histoire se clôt de belle façon. Et même si l'on sait déjà qu'Eusèbe finira aux galères, accusé à la place de son frère, le récit propose un vrai suspense. La tension monte au fur et à mesure des pages. Fulgence va-t-il sacrifier son frère ? Essaiera-t-il de le sauver ?


Bien évidemment, le côté épique des aventures de "De Cape et de crocs" est moins présent ici. Situé entièrement à Paris, il fait la part belle aux intrigues de pouvoir. La politique est au centre des débats. Et finalement, ce n'est pas plus mal. Ces deux tomes possèdent leur indépendance et leurs personnages forts et attachants. Et pendant la lecture, on s'extasie, on sourit, on rigole devant les bons mots des auteurs. Ces derniers vont même jusqu’à faire des références au 11ème tome... Quand à Eusèbe, son côté mignon le sauvera comme d'habitude !


Au niveau du dessin, malgré une ou deux cases qui m'ont fait tiquer, le style de Jean-Luc Masbou fait des merveilles. Ses bouilles sont incroyables et Paris vit de mille feux des hôtels particuliers à la cour des miracles ! Quant à la couleur, elle apporte un plus formidable avec ces oppositions de teintes chaudes et froides si particulières à la série.


Ce diptyque est clairement écrit pour les fans. Les références sont multiples et il faudra de nombreuses lectures pour toutes les voir. Les auteurs enrobent tout cela dans une histoire trépidante faites de personnages aux destinées tragiques. Chapeau bas, messieurs !

belzaran
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le 2 janv. 2017

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