Théâtre idéal d’une farce, ou la comédie humaine pouvait être rendue – plus crument, mais pas davantage que partout ailleurs- comme une bouffonnerie et ou les animaux eux-mêmes, très théoriques, n’échappent pas à la mise en boite. Monde irréel et bien trop improbable pour être méchant,rien n’est sérieux dans cette histoire, et tout s’y déroule comme dans un songe ou , plus exactement dans la dimension du dessin animé, dans un univers perpendiculaire basé avant tout sur la recherche de l’effet comique, sans état d’âme, qui ne se veut surtout pas exemplaire et reste étranger a tout jugement moral.Ici, tintin n’est encore qu’un schéma qui contrefait ses modeles et peut anéantir autant d’éléphants qu’il veut.Ce ne sont pas des éléphants, pas plus que les antilopes sont des antilopes. Les hommes et les animaux ne sont ici que des accessoires de farce, des comparses, des prétextes à cavalcades et astuces. Ils sont en carton pates.Tintin les malmène comme Totor malmena les indiens et joue aux quilles avec des acteurs de convention, aux cotés desquels il ne nous parait pas moins faire le pitre.
Aussi restons simple et savourons sans complexe le roi des Bbaorom, aussi fantoche, et pas davantage, que le shérif et le détective de l’hôtel de tintin dans tintin en Amérique, le caporal Diaz, les matamores emplumés de l’oreille cassé et le général Haranochi du lotus bleu, qu’ils soient blancs, jaunes, ou noirs.
Il n’y a donc rien de bien méchant ni de définitif et tintin au Congo va rejoindre doucement dans l’innocence tant d’autre témoignages de ces années d’éveil d’un continent, pour rester a jamais ce qu’il fut à l’origine : une pantalonnade, une farce er rien de plus, au sein de l’universelle farce. Cette opérette, dans laquelle Hergé mettait beaucoup plus de second degré que de sérieux, met en avant son humour potache ou il sourit de l’Afrique, telle qu’elle était perçue alors : ses rois pittoresques, ses sorciers, ses cannibales, son français minimaliste..bref les balbutiements d’un monde vierge saisi au terme d’une histoire ou au terme de celle d’une autre.

STEINER
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le 18 oct. 2018

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