Je viens enfin de lire l'un des albums qui me faisait de l'oeil depuis assez longtemps et qui restait l'un des derniers qu'il me manquait et pour le coup je suis pas mal déçu.
Alors ok, c'est l'un des tous premiers, Hergé n'avait que 24 ans donc il faut resté indulgent mais quand même... Je n'étais pas habitué à ça.
Au delà de toutes les invraisemblances à la pelle et de la chance incroyable de Tintin ce qui m'a surpris surtout c'est la pauvreté de l'intrigue qui est juste un condensé d'action qui se contente de survoler le contexte de l'époque avec notamment la prohibition, les flics véreux, les agents d'assurance opportunistes, les indiens, Al Capone... etc sans que le tout jouisse d'une grande inspiration et de vrais enjeux prenants. J'ai trouvé ça même très redondant dans les péripéties, en fait on ne voit que tintin courir et se battre sans derrière un travail sur l'atmosphère particulier...Nous n'avons pas encore ce côté détective avec un Tintin réfléchi, pas d'enquête à proprement parler comme je l'aime... On a l'impression d'une trame qui ne sait pas où elle va.
En fait j'ai le sentiment que ce "Tintin en Amérique" est un album à lire dans les tous premiers, parce que lire ça après les aventures au Tibet, à Sydney, en Égypte, en Amérique du sud ou en Chine ça passe assez mal. On sent encore que la série continuait à se chercher et n'avait pas encore ce sens de la narration, de la mise en scène et de l'humour propres aux épisodes suivants.
La sublime première de couverture avec ses belles couleurs éclatantes promettait pas mal (d'ailleurs les cases ne sont pas aussi soignées dans l'histoire) puis ce fut une semi-déception. Au final je pense que l'on peut même dire que c'est le moins bon de tous sans trop s'avancer.
Et c'est là que l'on se rend compte de l'importance des personnages comme Haddock, Tournesol, les Dupondt : quand ils ne sont pas là... Et l'absence d'un grand méchant charismatique du style Rastapopoulos ou Allan se fait ressentir.
Bon, pour un fan comme moi j'irais pas jusqu'à dire qu'il est dispensable mais ça reste un album assez mineur et faiblard, et ça me fait chier de dire ça.
Je ne peux m'empêcher de penser à ce que cette aventure en Amérique aurait donnée si elle avait été écrite et dessinée une bonne vingtaine ou trentaine d'années après, au moment où Hergé avait pleinement affirmé son style, ses personnages, sa plume...