Dernier tome de la première série Ultimate Spider-Man, ce douzième tome est, dans la forme, une déception par le fait qu'il ne conclut rien.
En effet, il est quasiment intégralement impacté par le cross-over Ultimatum (seul l'annual #3 du début du tome est à part). Or cet event cumule à la fois le fait d'être d'un des pires de l'histoire du comics et de ne pas être du tout adapté pour Spider-Man.


Pour expliquer cela, revenons à la nature même de Ultimatum.
La gamme Ultimate de Marvel est un relatif échec, si les ventes sont toujours bonnes, il faut malheureusement souligner qu'elle ne parvient pas à attirer de nouveaux lecteurs. Résultats : les ventes baissent petit à petit et ne proposent pas un avenir radieux. Jeph Loeb est alors recruté pour créer un gros cross-over afin de booster les ventes.
Ultimatum voit alors le jour : pour se venger des humains qu'il estime responsable de la mort de ses enfants, Magneto, après avoir obtenu le marteau de Thor, ravage la ville de New-York en provoquant un gigantesque raz-de-marée. En quelques minutes ce sont des millions de morts. Les Avengers, X-Men et Fantastic Four vont devoir s'unir pour vaincre cette menace absolue.
Ultimatum est pour moi profondément illogique et méprisant. Plutôt que d'offrir une porte d'entrée vers l'univers Ultimate, Marvel propose ici de tuer de manière hideuse la moitié des personnages. Loin d'être une bonne idée pour relancer l'univers Ultimate, on dirait plutôt que Marvel veut le clôturer d'une horrible manière.


Spider-Man est un peu à part de son côté. En effet, une menace divine n'est pas trop le genre du personnage qui va plutôt se concentrer sur sauver le plus d'individus possibles. C'est donc une volonté assez urbaine qui anime le récit. Le problème est qu'on va avoir le droit à de multiples confrontations : Spider-Man contre Hulk, Spider-Man contre des démons... Le tout avec quelques morts gratuites par dessus bien entendu.
Résultat : on a un petit sentiment de gâchis même dans la volonté de maintenir un vrai Spider-Man. C'est finalement beaucoup de choses inutiles, beaucoup de violence et surtout ce sentiment qu'on a passé les thématiques réellement importantes de Bendis et qu'on saute le réel propos qu'on voulait : Jessica Drew, le retour de Gwen Stacy, la menace de la police, Aunt May …


Ce tome contient également l'annual #3 et les numéros Requiem. Ces-derniers servent à parler de l'aftermath de Ultimatum du point de vue de Jameson qui a décidé de revoir son jugement sur Spider-Man, l'occasion de deux team-up pour le personnage à travers des flashback, d'un côté Iron Man, de l'autre Hulk dans une histoire qui rappellera celle qu'on a lu quelques pages avant …
On a donc deux numéros franchement inutiles.
L'annual #3 d'Ultimate Spider-Man aurait été parfait s'il avait assumé de traiter plus frontalement la question de la première fois sexuelle. A la place on élude le sujet avec un petit sentiment que Bendis ne veut pas non plus trop aborder l'adolescence. Un peu dommage pour cet auteur.


On notera de très beaux moments d'écriture, un Peter Parker touchant, une Kitty parfaitement géré, un retour de Jessica Drew... Bref, quelques belles choses dans ce tome de Spider-Man mais qui ne parviennent pas à diminuer le contexte d'écriture de Bendis : il est forcé de supporter les conneries des éditeurs, il doit faire avec ce qu'on lui donne quand bien même c'est foutrement mauvais … Dommage pour lui.

mavhoc
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le 22 avr. 2019

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