Il me tardait de voir ce film, et maintenant que c'est fait, je suis très heureux de constater qu'il est tout à fait à la hauteur de sa réputation.


Weng-Weng est évidement le point central, le focus du film. Si petit et si costaud à la fois, ce James Bond Nain Philippin nous épate à chaque instant. L'absence quasi totale de dialogue (il ne parle que pour dire "Interpol") nous permet d'apprécier à juste titre son jeu d'acteur désopilant et notamment ses expressions faciales de têtard mutant (Dame Nature ne nous fait pas tous égaux). On se souviendra notamment de son sourire lorsqu'il est rattrapé par un touriste anglais dans une piscine, après s'être parachuté d'un immeuble avec un drap de lit.


Grâce à lui (mais pas que), les scènes de baston sont toutes plus tordantes les unes que les autres. Weng esquive toutes les balles tant il est petit, danse le kung-fu et le karaté comme personne (la scène du dojo m'a foutu dans une crise de fou-rire mémorable), a une prédilection pour l'écrasement de burnes (vu sa taille, on peut comprendre son choix) et une technique d'étourdissement qui m'a laissé pantois. On notera aussi sa pocket-bike jaune poussin qui donne l'impression d'avancer à 6km/h quand lui fonce à plein régime cheveux au vent, franchissant des ravins entiers.


Techniquement parlant, le film est une jolie petite bouse. De magnifiques faux raccords s'insèrent parmi des plans plus miteux les uns que les autres. La musique nous offre 3 ou 4 thèmes différents, dont un beau plagiat de la panthère rose et un autre qui m'a bizarrement fait penser aux scènes de suspens de Dragon Ball Z (quand deux personnages se jaugent avant l'affrontement). Ces thèmes sont mélangés pêle-mêle, au petit bonheur la chance, et parfois mal coupés. On suppose que le montage son a été fait par un stagiaire.


Les scènes d'action sont minablement orchestrées, les bastons d'un manque de réalisme époustouflant. Les dialogues sont stériles. Les personnages secondaires, surtout les méchants, sont ridicules tant dans leur jeu que dans leurs costumes - j'ai beaucoup aimé la scène finale où on les voit rire comme de sombres crétins, rires parfaits pour de parfaits méchants.


Bref, ce film mérite amplement son titre de nanar, et il n'est pas des moindres je vous prie de me croire.

Oatagaok
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le 12 août 2017

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Oatagaok

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