Y a un bon condensé de tout ce que je déteste chez Danny Boyle dans ce film et la vision de celui-ci m'a confirmé que je n'étais absolument pas réceptif à son "délire".
La structure est assez classique pour du Boyle.
Le personnage se retrouve une posture délicate, il va tout tenter pour s'en sortir jusqu'au moment où il pète carrément un plomb.
Ce pétage de plomb sert souvent de moment choc dans les films de Boyle, le moment où le héros perd pied, avant de reprendre plus ou moins le contrôle.
C'est sa marque de fabrique et c'est ce qui m'exaspère le plus chez lui.

Alors forcement, ce "huis clos" anxiogène était un sujet en or pour lui.
Il allait pouvoir nous ressortir ses vieilles marottes et donner sa vision de la survie d'Aaron.
Il faudra d'ailleurs attendre peu de temps pour que le personnage sombre, toujours à la limite de la folie, alternant les souvenirs (censé nous rendre le personnage attachant) et les délires hallucinatoires (le délire avec Scooby Doo).
Question Angoisse, ça marche plus ou moins.
Question empathie, tout est trop appuyé pour qu'on s'intéresse vraiment à son sort.
Et puis, c'est con mais le fait de savoir dès le début qu'il va survivre annihile toute la tension et le suspens du film.

Autre point gênant, on a l'impression d'avoir affaire à un surhomme.
Bien sûr, le but de Boyle est de nous montrer comment les ressources d'un homme peuvent être poussées pour sa survie.
Pourtant, même si on sait que c'est adapté d'une histoire vraie, on a un peu du mal à y croire..
Je veux dire, le gars, il passe 5 jours avec la main bloquée par un rocher, sans bouffe, ni eau, avec le froid. Il se coupe la main (et même plus) et il réussi à avoir quand même la force de sortir de son trou. Et tout ça avec un couteau de merde, comme il dit.
Cette sensation est renforcée par attention trop importante sur la scène d'ablation (longue et assez insupportable) où Boyle se lâche complètement.
C'est avec cette scène qu'on comprend qu'il est passé à côté de son sujet et on se rend vite compte qu'il a fait ce film, juste pour pouvoir réaliser cette scène.

Reste James Franco, impeccable. Il met son talent au service du film et du personnage.
Ce n'est pas assez.
Est ce la faute du sujet, trop léger ou de Danny Boyle, trop excessif ? Sans doute un peu des deux.
Stephane_Hob_Ga
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le 2 oct. 2013

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