127 heures ou le calvaire d'un homme plongé dans la tourmente. Après l'épouvantable et Mtvesque Slumdog Millionnaire, fable douce-amère proprement écœurante, Boyle revient – une nouvelle fois en compagnie de son scénariste Beaufoy – avec la chronique minimaliste d'un homme confronté à la nature. Le dynamisme inhérent à la mise en scène de Boyle enlève – souvent – le film et ce dès l'ouverture faisant office d'exposition énergique et idyllique. Franco est impérial. On rit avec lui, on souffre avec lui. Car l'argument de vente est là : la vision du sacrifice physique pour vivre, traduction du masochisme populaire, du plaisir du sang et de la complaisance pour la souffrance d'autrui. Illustration parfaite du talent de Boyle pour retranscrire par l'image et le son la douleur absolue de son personnage principal, cette scène n'en demeure pas moins étonnamment intimiste et finalement peu frontale. À la réussite notable de cette séquence s'oppose la lourdeur lacrymal du temps perdu. L'ombre du "slumdog" plane encore sur un cinéaste dont le show commence à tourner en rond.
Parfois hallucinant, souvent halluciné.