En voyant le synopsis de 127 heures, on pense forcément à Buried sorti quelques mois plus tôt. Et revoir un film avec un homme seul et coincé pendant 1h30 n'était pas des plus exaltants. Mais lorsqu'il s'agit d'une réalisation de Danny Boyle, on est bien obligé d'aller voir le film. 127 heures commence par une mise en scène fun, façon pub pour les sports extrêmes dans l'Utah. On suit ce jeune homme solitaire, sportif et qui aime la vie.

Rapidement ce qui devait arriver arriva et il se retrouve coincé au fond d'un canyon. Plutôt que de passer 1h00 à regarder dans le blanc des yeux James Franco, Danny Boyle a fait le choix d'insérer des flashbacks et hallucinations afin de rendre le récit moins ennuyant. C'est une bonne idée mais le réalisateur en abuse, et comme s'il avait peur de faire un film assommant, il nous montre des retours en arrière pas franchement indispensables. Ils font plutôt office de cache misère à un manque sérieux d'inspiration.

Mis à part ce petit détail, il faut bien avouer que le film est très plaisant. On s'ennuie peu, l'histoire est très intense, et on entre dans l'intimité d'un homme qui va côtoyer la mort. Tout le monde sait avant de voir le film qu'Aron Ralston s'est tranché le bras, mais la grande difficulté était de retranscrire l'état dans lequel l'homme s'est retrouvé pour prendre une telle décision. Et Danny Boyle réussit avec classe à nous emmener dans cette solitude et cette folie profondes.

Justement, la scène dans laquelle James Franco se coupe le bras est terrible. Attention, âmes sensibles s'abstenir. On retient son souffle, on se dit qu'il ne va pas le faire et en fait si, et d'une violence terrible en plus. Une scène très réaliste de 5 longues minutes qui nous met mal à l'aise. James Franco impose d'ailleurs son style et parvient à tenir le spectateur en haleine durant tout le film. Une interprétation incroyable toujours à mi-chemin entre la folie et le désespoir. Il nous transporte loin dans son isolement et nous fait souffrir avec lui.

Bilan : 127 heures est un petit bijou signé Danny Boyle. Le réalisateur nous prouve une fois de plus son talent et propose un film très différent de tout ce qu'il a fait. Certes quelques maladresses sont à noter, mais l'ensemble est surprenant, d'un réalisme à couper le souffle, soutenu par l'interprétation de James Franco au sommet de son art.
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le 22 déc. 2011

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