Cet épisode concentre toutes les qualités mais aussi tous les défauts des deux précédents tout en se démarquant.
D'abord dans le traitement des protagonistes toujours anti-manichéen et très fouillé comme l'illustre si bien le personnage de l'avocat englué dans ses problèmes de poids et dans les réminiscence d'un lourd passé familial. Cependant, là où le film de Tucker se démarque c'est lorsqu'il fait apparaître certains personnages sous un nouveau jour (bon ou mauvais) à l'image d'un des héros en quête de rédemption.

En terme de mise en scène, Anand Tucker fait preuve de la même maîtrise du cadre que ces prédécesseurs même si visuellement son film est nettement moins sombre que les autres avec l'utilisation d'une lumière forte qui crée une ambiance quasi religieuse : une manière un peu maladroite de signifier que des ténèbres émergera la vérité.
Pourtant, 1983 est tout aussi cruel (voir plus) que les précédents, avec un degré de violence plus élevé que ce soit physiquement (voir les scènes d'interrogatoire souvent insoutenables) ou psychologiquement dans un final déchirant.
En effet, les 20 dernières minutes de 1983 font l'effet d'un véritable direct à l'estomac (franchement j'étais au bord des larmes et ça ne m'était pas arrivé depuis un bail...) tant le spectateur est estomaqué par la cruauté des événements et par l'horreur de la révélation finale qui confirme que la Red Riding Trilogy évoque l'humanité dans ce qu'elle a de plus noir et cela sans être trop démonstratif encore une fois.

Ce maelstrom émotionnel est transcendé par une mise en image qui installe une atmosphère quasi-onirique ou religieuse comme je l'évoquais plus haut et fait oublier quelques défauts récurrents de la trilogie qu'on retrouve dans 1983 (la narration bordélique, les invraisemblances, etc...)

Vous l'aurez compris, on ne sort pas indemne de la Red Riding Trilogy et peu d'œuvres télévisuelles peuvent se targuer d'être aussi fortes.
Red Riding évoque brillamment les aspects les plus sombres de nos sociétés d'hier mais aussi d'aujourd'hui tant certaines questions sont toujours d'actualité (meurtre, pédophilie, corruption, etc...). Transcendée par une mise en scène de haut vol et par des acteurs au diapason (Garfield, Considine,David Morrissey et Sean Bean impeccables en ordures et aussi pleins de seconds rôles vus ailleurs ), Red Riding est une véritable claque cinématographique.
Ridley Scott et les ricains veulent évidemment en faire un remake : please sir Ridley, don't !
Diego290288
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 27 mars 2011

Critique lue 465 fois

Diego290288

Écrit par

Critique lue 465 fois

D'autres avis sur The Red Riding Trilogy : 1983

The Red Riding Trilogy : 1983
Prodigy
4

Critique de The Red Riding Trilogy : 1983 par Prodigy

Suite de la critique du premier volet, donc, je ne m'attarderai pas sur le second chapitre qui est le moins pire des trois, mais c'est pas avec ce genre de qualifications qu'on gagne des...

le 28 juin 2010

3 j'aime

1

The Red Riding Trilogy : 1983
MamSucre
1

Plus de rien, pas de dialogue et zéro mouvement. Le néant dans toute sa splendeur.

Pas grand chose à dire sur ce film excepté que même en roupillant, j'ai compris ce qu'il se passait. Si nous n'étions pas deux à le regarder, j'aurais sûrement arrêté la torture car il ne se passe...

le 15 juil. 2012

2 j'aime

The Red Riding Trilogy : 1983
Lepetit-Puck
8

La somme des parties

Il faut être clair. Par lui-même, cet opus vaut moins que le violent 1974 et le mélancolique 1983. Mais je ne peux pas lui mettre moins. Pourquoi ? Parce qu'il boucle l'histoire, qu'il en est la...

le 29 oct. 2012

1 j'aime

Du même critique

Jason Bourne
Diego290288
5

L'épisode de trop...

Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...

le 10 août 2016

39 j'aime

6

L'Interview qui tue !
Diego290288
6

THEY HATE US CUZ THEY AIN'T US !

On ne va pas revenir sur tout le cirque politico-médiatique engendré par The Interview car n'en déplaise aux naïfs qui y voient une violente charge politique et aux hipsters qui dénonceront une...

le 25 déc. 2014

36 j'aime

3

Ghost in the Shell
Diego290288
3

EMPTY SHELL

Il est très difficile pour moi d'être objectif concernant Ghost in The Shell sachant que les films de Mamoru Oshii et la formidable série Stand Alone Complex ont été de véritables traumatismes geek...

le 29 mars 2017

35 j'aime

2