C'est un film générationnel. Et comme tout bon film générationnel, si l'on est pas de la bonne génération, on n'entre pas.
Et je ne suis pas entré.
Je ne retiens de réellement positif que l'ambiance joviale de road-trip barré et amoureux, que les fous rires alcoolisés mais communicatifs entre les géniaux Darmon et Anglade.
Isabelle Adjani avait été pressentie pour le rôle féminin principal. C'est l'alors inconnue Béatrice Dalle qui la remplace. La première aurait bien joué, mais aurait été froide, n'aurait pas convenu au film. La seconde joue mal, terriblement mal, entraînant dans sa chute le film tout entier, mais, par sa naïveté, sa spontanéité, donne au film la chaleur recherchée.
Je vois que la version longue dure 3h05. Je pense que je n'aurai jamais tenu.
Car certes, Jean-Jacques Beneix, à l'aide de sa caméra dextre, à coups de zooms tendus, de plans de grues superbes et de travellings soignés, donne une épaisseur à ce film qui, sur le papier, aurait senti le bon ratage. Mais cela ne rattrape pas le jeu insupportable de Dalle, qu'on a déjà évoqué, les personnage grossiers et caricaturaux, tout droits sortis d'une bande dessinée (le patron par exemple), les situations absurdes et parfois risibles, et enfin la longueur d'une histoire dont on sait comment elle va finir avant même qu'elle ait commencée, et qui s'étire infiniment dans de longues scènes de cul, avouons-le érotiques et stylisées, mais en soit ni bien utile ni trop à leur place.