Le sujet est intéressant, et Lucas Belvaux parvient à instaurer une atmosphère lourde vraiment bien rendue, faisant du Havre un vrai lieu de cinéma pendant 90 minutes. Hélas, le réalisateur de « Pas son genre » s'avère nettement moins convaincant pour nous offrir des personnages forts et des situations marquantes, l'interprétation peu inspirée d'Yvan Attal et surtout Sophie Quinton ne faisant que confirmer cette impression (c'est un peu mieux pour Nicole Garcia).
On a quand même droit à quelques scènes tendues assez fortes et ce tableau dénonçant la lâcheté collective peut parfois interpeller, mais il n'y a vraiment rien d'original ou de surprenant dans le regard de Belvaux, celui-ci se contentant souvent de platitudes pour développer son propos, si bien qu'on a tendance à suivre cela d'un œil presque absent. Dommage, car il y avait là une noirceur à la Simenon bienvenue et qui aurait pu offrir un drame humain intense, que l'on ne fait qu'entrapercevoir de temps à autre. Pas totalement raté donc, mais pas vraiment réussi non plus.