Fraîchement récompensé de 4 golden globes (meilleur film dramatique, meilleure actrice pour Frances Mc Dormand, meilleur scénario et meilleure second rôle masculin pour Sam Rockwell), 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance raconte le combat de Mildred Hayes pour faire avancer l’enquête sur le meurtre de sa fille à Ebbing, petite bourgade du Missouri.


Derrière la caméra, Martin McDonagh, réalisateur de Bons baisers de Bruges (2008) et de 7 Psychopathes (2012), mais aussi dramaturge, il a monté une dizaine de pièces de théâtre (The Leenane Trilogy, A Behanding in Spokane). Son expérience au théâtre se ressent dans l’écriture du scénario, la qualité des dialogues et la construction des personnages.


Niveau mise en scène, l’ombre des Frères Coen plane au-dessus du film, on pense à Fargo pour l’humour corrosif, la localisation (une petite ville perdue au fin fond des USA), la musique (Carter Burwell, est d’ailleurs le compositeur attitré des Frère Coen). Influencé par leur cinéma et celui des années 70, il s’émancipe pour proposer son propre style avec des dialogues très incisifs et des personnages complexes.


3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance, dresse une satire de l’Amérique profonde ou se mélange la violence brute et l’humour noir. Il aborde des thèmes difficiles tels que le racisme, l’homophobie, le deuil ou la maladie. Ce qui fait la force du film, ce sont bien sûr les sujets abordés, mais également ses personnages.
Leur évolution est progressive, gagnant en profondeur, et ne sont pas forcément ce qu’on croit.


Pour les incarner, Martin McDonagh s’est très bien entouré, Peter Dinklage (Tyrion Lannister de la série Game of Thrones), Lucas Hedges (découvert dans Manchester by the Sea), Woody Harelson honnête sherif et père de famille aimant, loin de ses rôle habituels de « méchant », il est terriblement touchant. Mais c’est surtout les performances de Sam Rockwell et Frances McDormand qui marquent, délivrant une prestation avec beaucoup d’authenticité.


Très bien écrit, réalisé et joué, 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance fait passer du rire aux larmes.

Alice_Biger
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le 3 janv. 2019

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