Une satire à la française en mode confiné...

Honnêtement, je n'avais pas prévu de regarder ce film. Déjà parce qu'il est signé Danny Boon (et son humour répétitif qui me fait de moins en moins rire) mais aussi et surtout à cause de son contexte avec le premier confinement du printemps 2020. Certes, il y a un côté un peu masochiste à vouloir se reconfronter, même à travers une fiction, à cette période qui a été éprouvante et traumatisante pour beaucoup d'entre nous. Mais je me me suis laissée convaincre par des proches qui ont apprécié le film. Alors que je m'apprêtais à laisser mon évaluation sur la page du film (sur Sens Critique), j'ai été très surprise - pour ne pas dire choquée ! - de découvrir sa faible note (moins de 4/10) !
Oui, ça n'est clairement pas la comédie de l'année mais ça n'est pas le pire film de Danny Boon ! Bon, le personnage hypocondriaque, ça sentait le déjà vu mais vu le contexte de pandémie, je pense qu'il est plus aisé de comprendre/s'identifier à ce type de personnage.

Le pitch est basique : un petit immeuble parisien subit le confinement et est forcé de faire connaissance. On est dans une ambiance de huis-clos qui fait la part belle à la satire sociale, chaque personnage incarnant un stéréotype : le scientifique/laborantin (on aura tous reconnu un certain D. Raoul ^^) obsédé par la création d'un vaccin, l'hypocondriaque de service donc, l'avocate pénaliste idéaliste, l'instagrammer sportif matérialiste, la chanteuse amatrice qui cherche à percer, le concierge portugais et sa femme hospitalisée, le propriétaire chef d'entreprise nombriliste belge, la tenancière de bistro roublarde et la toubib urgentiste métisse qui fait l'objet de rumeurs et de dénonciations par ses voisins...

Entre applaudissements quotidiens pour saluer le travail des personnels soignants, cancans, méfiance et peur de l'autre, paranoïa et théories du complot, on se rappelle de ces émotions particulières que nous avons ressenties alors et de ces élans de solidarité qui ont jadis parsemé notre quotidien, avant de disparaître... Bon, je n'ai pas ri aux éclats mais j'avoue que ça se regarde et que j'ai souri grâce à quelques personnages farfelus (Elie Semoun et François Damiens, notamment). Finalement, le traitement de la pandémie et du confinement n'est pas aussi glauque et malsain, c'est plutôt léger. Certes un peu trop consensuel et politiquement correct mais le film a le mérite d'être explicite dans son message : plus d'humanité et de solidarité. Ainsi qu'un hommage à tous ceux qui ont souffert et souffrent encore. Rien de plus à ajouter, chacun se fera son opinion, selon sa propre sensibilité quant à son rapport avec la pandémie, de même qu'avec la filmographie de l'humoriste. Le film possède des défauts, c'est indéniable, mais à mon sens il ne mérite pas un tel acharnement !