« Une situation de bonheur, de bien-être et de paix intérieure », voici en substance la définition d’un état de grâce. Pourquoi une telle définition, pour démarrer une chronique sur un film qui ne partait pas forcément gagnant ? Tout simplement parce qu’il est rare de prendre une telle claque émotionnelle surtout quand on connaît le marasme du cinéma actuel : formaté, démagogique, décérébré (avis perso) et j’en passe. Pourtant, sur le papier, rien n’était vraiment gagné pour Bradley Cooper, le trublion de « Hangover » (« Very Bad Trip ») et de « L’Agence tous risques ». Petit à petit, ses performances d’acteur dans « Happiness Thérapy », « American Bluff », « Place Beyond The Pines » et «American Sniper» lui apporteront une certaine notoriété, bref, un parcours d’acteur et de producteur comme tant d’autres. Une carrière faite de hauts et de bas pour ce natif de Philadelphie jusqu'à la réalisation de son premier long-métrage au titre prophétiquement adéquat : «A Star Is Born». À travers le parcours de Jackson Maine (Bradley Cooper), une star de la country alcoolique et sur le déclin qui découvre et tombe amoureux d’Ally Campana (Lady Gaga, une véritable révélation), jeune chanteuse en devenir, Bradley Cooper donne naissance à une formidable idylle, à la fois belle et destructrice. Une histoire d’amour avec un grand «A» rendue possible par l’alchimie entre les deux comédiens. Celle-ci est tellement palpable, qu’elle en transcende le romantisme et l’élève au rang de grâce absolue. Chanteur, acteur, metteur en scène et producteur, Bradley Cooper l’homme-orchestre, avec son cœur et ses tripes, a su faire de « A star Is Born » une magnifique fable sur l’amour et la passation en évitant avec brio l’écueil du pathos et de la guimauve. Eh oui parfois, le cinéma peut être magique !