Un eastern terriblement éloquent.
Une radioscopie extrêmement réaliste et sans concessions de la Chine contemporaine. Pour dénoncer les conséquences de l'ultra-libéralisme et les poussées radicales de violence à travers tout le pays,Jia Zhang-Ke passe par le biais du film de genre. Cette peinture ambitieuse se décompose en 4 histoires indépendantes narrativement,mais inter-connectées par leur thématique de la désespérance. Un mineur se révolte contre des conditions de travail déplorables. Un homme qui subit les événements,découvre les pouvoirs d'une arme. Une employée de sauna pète les plombs face à un client trop pressant. Un jeune accepte des postes de plus en plus dégradants,et s'enfonce dans une spirale négative. Humiliation quotidienne,égoïsme généralisé et relationnel réduit à sa plus simple expression,sont quelques uns des maux de la société du XXIeme siècle. Et Zhang-Ke le prouve de la campagne la plus reculée à la cité high-tech. Si l'on aurait préféré un rythme plus soutenu,et une régularité plus grande des sketchs(le 1 et le 3 sont nettement supérieurs aux 2 autres),le sens du cadre,des couleurs et de la composition font de "A touch of sin",une œuvre particulièrement aboutie.