A True Mob Story
6.5
A True Mob Story

Film de Wong Jing (1998)

Wong Jing, réalisateur, producteur, scénariste et même acteur dont le seul but est de faire un maximum d'argent quelque soit la qualité de ses films qu'il qualifie de produits, décide en 1998 de réaliser un film de triade : A True mob Story. Et pourtant cet homme qui nous a fournit tant de comédies bien grasses et autres formules à succès exploitées et surexploités, dont la série des Young and Dangerous, nous livre ici un film de triade sans glorification et un drame plutôt convaincant.

Une des raisons à cela s'explique par la présence au début du générique du film : " presented by Charles Heung ". Mais qui est donc ce Charles Heung ? Et bien, pour les habitués de la série des God of Gamblers, ce n'est autre que le " god of guns ", garde du corps des différents maîtres du jeux. Mais c'est aussi le directeur de la société de production China Star ainsi que de la Wins Entertainment (société de production de Wong Jing) et accessoirement un des gros bonnets de la triade Sun Yee On, une organisation mafieuse présente au niveau mondial. Voilà donc l'explication à ce changement de méthode de travail puisque A True Mob Story se veut une biographie romancée de la vie de Charles Heung.

On suit donc l'histoire de Wai, interprété par Andy Lau, qui en défendant son chef monte en grade. Mais malgré tout ce qu'on peut voir dans les films de triade à la Young and Dangerous, il est obligé de trimer dur pour gagner sa vie, et 5 ans après être monté en grade, il ne gagne même pas de quoi se payer un avocat. Car Wai se trouve exploité et traité comme un chien par ses supérieurs qui l'utilisent pour tous les sales boulots.

L'univers des triades décrit dans le film est donc assez réaliste, proche des films comme The Club de Kirk Wong. On y retrouve les habituels règlements de compte à la machette, scènes de tortures et trafics en tout genre. Dans ces trafics, le film traite d'un sujet qui a fait beaucoup de mal à l'industrie du film de Hong Kong, les copies de VCD. On peut en effet voir que Wai possède une usine fabriquant des VCD pirates des derniers blockbusters HK et Américains en date. Mais pas fou non plus le père Wong Jing, il profite d'une conversation entre Wai et son chef Le Prince pour bien mettre les choses au clair dans un speech qui ne colle pas trop à la bouche du gangster. " Tu me parles de quelle qualité ducon, ces crétins paient 25 balles le VCD pirate. A ce prix, y a pas de qualité. Si ils veulent de la qualité qu'ils aillent au cinéma, ces abrutis ne sont pas des spectateurs, ce sont des receleurs. On sait bien que nos VCD sont à chier mais je vais pas refuser le fric de ces cons.". Ca a le mérite d'être clair à défaut d'être réaliste par rapport à la psychologie du personnage.

Le film est donc plaisant, Andy Lau qui s'est grandement amélioré depuis ses débuts, où il était la plus part du temps irritant, est excellent dans le rôle tout comme Moses Chan dans celui du " Prince ", Alex Fong en flic déterminé, Michael Chan dans son rôle de chef de triade habituel, lui même faisant à la base parti du milieu, ou encore Suki Kwan qui trouve là un de ses rares rôles quelque peu fourni où elle peut démontrer son talent. Mais il y a un point faible, la pauvre Gigi Leung dont ce n'est pas totalement la faute puisque c'est plus son personnage qui est comme ça. Elle joue le rôle de l'avocat d'Andy Lau et alors que le film se la joue sérieux voire dramatique, le personnage de Gigi Leung rigole à pleines dents lorsque Andy Lau lui raconte qu'il a explosé la tête d'une personne avec un cendrier. Et il en va de même pour le reste de ses activités illégales...

De plus le film sombre dans la mièvrerie la plus totale dans un final n'ayant rien à envier aux meilleures comédies romantiques. Après une scène de tribunal ultra prévisible et un superbe zoom ridicule sur le visage de Alex Fong, il faut voir Andy Lau poursuivant Gigi Leung avec en fond sonore une chanson romantique de ce même Andy Lau justement. Heureusement, on évite de justesse la catastrophe mais on n'est pas passé loin et ce personnage de Gigi Leung nous rappelle malheureusement qu'on est bel et bien dans une réalisation de Wong Jing.

A True mob Story est donc au final tout de même une bonne surprise pour un film de Wong Jing, même si le côté décalé du personnage de Gigi Leung et le final raté empêchent le film d'être une totale réussite.
Ryo_Saeba
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le 3 oct. 2010

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Ryo_Saeba

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