Des français aux français
Le premier rôle est donné à François Cluzet qui donne parfaitement vie à l'escroc transi de sa vie en solitaire, qui parle peu, hésite, transpire et qui a peur de se faire prendre à tout moment. Il est de ses acteurs qui, lorsqu'on les voit pour la première fois à l'écran nous rappellent qui ils sont puis s'évaporent aussitôt dans leur personnage et nous emmènent avec eux dans leur aventures. Emmanuelle Devos est du même type, devenant un petite mairesse de commune qui veut agir au mieux, balbutiant dans ses discours. Le film est souligné de beaucoup d'autres comédiens second rôles trés forts qui dépeignent l'ensemble de la population locale au chomage.
Ce film n'est pas emmerdant. Ce film est prenant du début à la fin, embrigadé comme l'escroc dans les entourloupes qu'il monte tout en se demandant comment il/on va s'en sortir, le coeur battant la chamade, le sourire nerveux tellement arnaquer ces pauvres gens est immoral. Ce film n'est pas pessimiste non plus ! Il ne vous fera pas passer d'un bon vendredi soir à un samedi-cafard, vous disant que le monde est pourri et qu'il vaut mieux boire du pétrole brulant d'un coup sec plutôt que d'aller faire ses courses et de remplir ses factures. Non, ce film arrivera à garder l'espoir en vous et vous fera passer un moment intense.
Cependant, ce film ne plaira pas à tout le monde. Comme je l'ai introduit, il s'agit là d'un produit purement français qui restera surement muet aux habitués des films internationaux à grands budget, j'en convient. Mais il s'agit justement d'un film rafraichissant qui fera faire une pause dans l'affluence de ces nouveautés. Tous ne s'y tenteront pas, je le comprend. Ce film est pour ceux qui sauront passer outre leurs habitudes pour se plonger dans la France rurale et aussi pour voir de temps en temps, des bons comédiens dans leur langue natale.