À la merveille par bardada

Quand les gens me parlent de Malick, j'entends surtout parler des belles images et des mouvements de la caméra. À la Merveille n'est que ça; À la Merveille est 100% de Terrence Malick.

C'est une succession d'images très réussies, mais ce n'est pas une prouesse, surtout en se rendant dans des lieux comme le Mont Saint-Michel ou Versailles au petit matin. Ce n'est pas vraiment une prouesse.

À la Merveille est surtout une histoire de montage, et de mouvements: ceux de la caméra, qui servent bien mieux le propos que dans The Tree of Life, ceux des personnages, ceux de la musique, ceux des événements. Tout bouge, il faut suivre.
Là où, pour moi, À la Merveille est prodigieux, c'est qu'il nous berce de toutes ces images sans jamais nous parler réellement: il nous invite constamment à imaginer l'hors-champ. Il nous donne la matière, à nous de lui donner la forme que nous souhaitons. Certes, il nous invite donc à "finir le film", ce qui peut en irriter certains; après tout, c'est subjectif, ça ne dépend que de nous: soit on finit notre Terrence Malick, on lui donne un générique (car il n'y a pas de générique de départ), soit on le laisse en l'état, inachevé, troué.
Avouons que c'est tout de même osé.