Erica a deux amours. Son homme, David, et sa ville, New York. Elle va perdre les deux. La ville dont elle était tombée amoureuse va la trahir en tuant, sous ses yeux, l’homme au sein duquel elle s’était réfugiée. La conséquence en sera qu'Erica et New York, qui avaient appris à se connaître, à s'apprivoiser, à s'aimer et à ne plus pouvoir se passer l'une de l'autre, vont perdre leur confiance mutuelle et redevenir des étrangères. Aimer l’endroit où l’on vit est une chance extraordinaire, et perdre cet amour, c’est se perdre soi-même. Et Erica est perdue. Elle respire encore, mais elle est déjà morte. Ou plutôt, c’est sa vie, qui est morte. Sa vie d’avant, celle où elle aimait David et New York, et où elle traduisait par des mots les sentiments qui l’habitaient (on notera la qualité littéraire de ses textes radiophoniques). Déterminée à ne pas disparaître, elle sait que sa renaissance ne pourra se réaliser que si elle retrouve ceux qui l’ont tuée les premiers et les fait, eux, disparaître.

Un réalisateur, une actrice clairement faite pour le rôle et un scénario qui s’interroge sur les notions de vengeance, de justice, de haine et de résilience, en s’éloignant du politiquement correct. Des éléments intenses qui réveillent des pensées que l’on n’ose pas mettre au grand jour. C’est un peu plus tard que le film, comme Erica, emprunte un mauvais chemin. Le personnage de Terrence Howard, bien que justifié, est en trop. Son côté "grand sensible" est assez irritant et fait dévier le film de son sujet. Erica devient un serial killer aux caricaturales victimes. Sa vengeance prend une tournure qui frise le ridicule. Le va-et-vient entre une scène de dialogue/réflexion/émotion et un meurtre fait disparaître la tension qui s’était installée. Le film fait l’erreur de multiplier les moments de violence, alors que conserver l’unicité de la scène du début aurait permis d'appuyer l’imprévisibilité d’un tel traumatisme.
AlexLeFieutard
6
Écrit par

Créée

le 3 avr. 2014

Critique lue 381 fois

1 j'aime

AlexLeFieutard

Écrit par

Critique lue 381 fois

1

D'autres avis sur À vif

À vif
WhiteLedTool
7

The Brave One...in a Million

Le propos tenu mérite une réflexion. Effectivement, comment réagirions-nous si une sorte de "justicier" se mettait à flinguer les gens qui nous emmerdent dans la rue ou dans le métro ? Ici, pas de...

le 25 nov. 2012

5 j'aime

À vif
Caine78
3

Dans le vif des réactionnaires?

On ne s'étonne guère de la polémique provoquée ici. On est d'ailleurs assez perplexe quand le moment est venu de le critiquer, et ce même si le verdict est sans appel : c'est raté. On sent la volonté...

le 14 mars 2018

4 j'aime

À vif
DanielOceanAndCo
1

Critique de À vif par DanielOceanAndCo

Décidément, 2007 ne sera pas l'année du thriller!! Alors que le seul point positif serait que Jodie Foster et Terrence Howard soient d'habitude de bons acteurs, ici, ce n'est même pas la peine d'y...

le 27 nov. 2021

3 j'aime

Du même critique

Certains l'aiment chaud !
AlexLeFieutard
10

Tout le monde aime Marilyn

Ce film est parfait. Il est l’incarnation de la comédie. Dès la troisième minute du film, lorsque l’on voit les bouteilles de whisky cachées dans un cercueil avec "Chicago, 1929" écrit sur l’écran,...

le 18 févr. 2013

15 j'aime

Star Trek Into Darkness
AlexLeFieutard
3

Le premier, oui. Pas le second.

Le premier se présentait comme une épopée spatiale. Pas le second. Le premier était un excellent divertissement qui ne se prenait pas au sérieux et qui, parfois, laissait filtrer quelques gouttes de...

le 30 mai 2013

13 j'aime

1

Le Dîner de cons
AlexLeFieutard
5

Francis Huster devrait changer de métier

Le film date de 1997. J’avais 13 ans. Je l’avais vu au cinéma avec mes parents, on avait rit. Je l’ai revu un certain nombre de fois. Je riais. J'avais même acheté la K7... Et soudain, j’ai réalisé...

le 29 juil. 2012

12 j'aime

10