Le poids des mots, le choc des potos

Beaucoup d'enthousiasme et d'émotion pour ce documentaire qui se passe à Saint-Denis 93200. Bravo aux étudiants et aux professeurs tels maître Bertrand Périer qui ont su nous faire partager leur passion pour les mots et pour la langue française. Mention spéciale au professeur Loubaki, alchimiste de la parole, quand il invoque l'eau.

A l'Eau O, j'ajoute l'Air R et j'obtiens de l' OR. (Et ça, ça coule de source) quand j'invoque l'Eau.

Je retiens aussi que grâce à cette scène d'Eloquentia les quatre demi-finalistes ont été lancés sur la voie (la voix) de leurs rêves.

Et le me suis alors dit que venant moi aussi de Saint-Denis, maintenant que ma jeunesse est finie, je pouvais organiser un concours chez mes nouveaux voisins Béarnais, maintenant que j'avais blanchi sous le harnais. Je leur ai dit que je venais de là où les jeunes ont une maîtrise de vannes et où même avec Bac +5 le RSA te fait vivre comme un âne. Et j'ai à mon tour invoqué l'Eau. Ils m'ont répondu que l'eau ne servait qu'à accompagner le Ricard, et encore qu'elle n'était à consommer qu'avec modération. Et que si je continuais à les enquiquiner avec le liquide insipide, ils me feraient tâter de leurs points carrés ma face livide. Moi qui comptais trouver ici des félibres serviteurs de la langue belle je me heurtais à des fébriles Cissé ronds comme des queues de pelle.

Ils ont pourtant fini par monter un concours d'éloquence et voté pour leur porte-drapeau dans l'arrière-salle d'un bistrot, le Jean Lassalle du Hameau, et de leurs chœurs de chasseurs de Parisiens est monté telle une traînée de poudre cet hideux refrain:

Quand la France se barre en couille Jean Lassalle est bourré jusqu'aux fouilles

Et quand la France se plaint, Jean Lassalle se vide.

Portés par ce refrain la marche vers Paris fut épique et triomphale, bien qu'un peu longue, car on dut la faire à pieds, vu que personne parmi nous n'avait le permis de conduire, la faute aux tests psychotechniques. Et la Parole reprit sa place, celle qu'elle n'aurait jamais dû perdre, au centre de la démocratie, et le Silence n'était plus en stock dans les pharmacies, il n'avait plus la suprématie, il était des puissances de l'argent le complice, supplanté qu'il était par la Parole du cœur, qui, comme chacun le sait, vaut toujours de l'or, n'en déplaise aux tristes. (Là François fit Yoh!)

Sous la bannière de Bigorre je vis plein centre l'autre Béarnais Bayrou, en mode "Aime", marchant derrière le tout petit Micron, rêvant avec lui d'une France où la Marine oublierait sa peine en se défonçant au Mélenchichon, pendant que Jean-Luc se décalquerait le ciboulot à grands verres de mojitos, tout en se prenant pour Fidel Castro.

Rendons grâce à notre compatriote Pierre Bourdieu éternel et tout-puissant! Par son entremise et sa science du combat Jean Lassalle est aujourd'hui élu et les moutons tondent tranquillement la pelouse de l'Elysée.

Vive la République! Vive l'Eloquence! Et vive le président Lassalle!