Ablations par Hugo Harnois
Il y a certains jours où il ne vaudrait mieux pas se lever. C'est le cas de Pastor, jeune cadre dynamique et père de famille. Après une soirée trop arrosée, l'homme se retrouve échoué en plein milieu d'un bois. Sans aucun souvenir de ce qu'il s'est passé la veille, il remarque un étrange stigmate sur son corps. Comme une cicatrice laissée après l'ablation d'un rein...
Trop de folie tue le mystère. La descente aux enfers va pouvoir commencer dés lors que notre personnage apprend qu'on lui a volé un organe. Merci à Delépine (Mammuth, Le Grand Soir) pour cette idée de base originale qui souffre malheureusement de nombreuses lacunes. Grâce à un jeu convainquant, Ménochet arrive à tomber lentement mais sûrement dans une douce folie. Sauf que cette dernière paraît être contagieuse puisque la moitié des protagonistes d'Ablations semble avoir un grain. Que cela soit la maîtresse ou l'illuminée, on a du mal à croire à tant de démence gratuite.
Trop de rêves tue l'imaginaire. Afin de souligner le déséquilibre de Pastor, le réalisateur à la mauvaise idée d'inclure un surplus de scènes hallucinatoires à son récit. De sorte que son film alterne entre réalité et illusions de manière bien trop indigeste et prévisible. Le spectateur n'avait en effet pas besoin de tant d'artifices de mise en scène pour nous faire comprendre dans quel état se trouvait la victime.
Trop de noirceur tue le film. Ablations aurait pu être efficace et intelligent s'il avait été réalisé avec plus de nuances. Dans cette œuvre, tout est noir et la musique faussement angoissante de Matthieu Gonet rend la narration inconsistante. En dépit d'une pointe d'ironie parsemant la narration ici et là, le film se prend trop au sérieux. Cela à cause d'une trop grande ambition à vouloir ressembler à un modèle de thriller psychologique qu'il n'arrive jamais à atteindre.