Une pépite de la Shaw Brothers trempée dans l’érotisme et mêlée aux éclats de sang qui en découle, telle est la nature de ce film scrutant l’homosexualité féminine au cœur d’une intrigue où la vengeance tient de maître mot.

Une jeune paysanne est kidnappée par des bandits pour servir d’appétits à des hauts fonctionnaires qui affectionnent les courtisanes. Froide et têtue, elle se laisse prendre au jeu de son mentor Lady Chun pour mieux développer son propre intérêt, la vengeance pure et simple.

De l’érotisme dans un film de kung fu paraît en premier lieu inapproprié par son débordement de virilité issu des œuvres diverses du studio (dont ceux de Chang Cheh) qui chasse toute notion de sexualité dans le bellicisme fréquent des artistes martiaux. Néanmoins, les femmes en tête d’affiche savent surpasser l’homme dans la manipulation, la malfaisance et le maniement du kung fu dans un conte aux accents sadien moins par le saphisme prononcé que pour le sadisme entrepris pour régner sur la chair.

D’une bougie approchée au vagin pour soutirer des informations à la drogue ingérée par Ai Nu, violée sans pouvoir se mouvoir, des coups de fouets versés sur son dos au sang sapide léché avec tendresse par Lady Chun, les femmes savent se faire très mal jusqu’à exprimer dans les duels, ce ballet d’amour/haine bouillant et explosant dans tous les cadres où des adversaires se muent en fontaine rouge.
John_Irons_Stee
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Créée

le 31 juil. 2013

Modifiée

le 2 août 2013

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