La Chronique Mécanique d'ALABAMA MONROE
Alabama Monroe, c'est une histoire d'étoiles. Les étoiles qu'ont dans les yeux Élise et Didier lorsqu'ils se rencontrent. Bien qu'assez différents, ils deviennent rapidement complices, complémentaires, et se prêtent à rêver aux mêmes choses, à une vie de bohème et de bonheurs simples. Mais à cause d'une terrible épreuve, leur horizon va s'assombrir, et le scintillement de leurs étoiles s'estomper. Le jeune mais non moins talentueux cinéaste flamand Félix Van Groeningen nous conte cette dure et poignante histoire de cœur (et de corps) avec une puissance digne des plus grands. Son mélodrame n'est jamais mièvre, jamais trop sucré à s'enliser dans le piège de la guimauve. Au contraire, il étonne - et séduit - par sa justesse de ton, son profond respect pour les personnages et leurs histoires. Cette chronique déchirante d'une passion déchirée, où les battements de cœur sont rythmés par des notes de banjo et par la chaleur des chants suaves, ne fait jamais de manière, et trouve la note parfaite pour nous toucher. Aussi beau qu'intense, Alabama Monroe est un drame intimiste et humaniste sublimé par des personnages attachants et complexes, finement écrit, et remarquablement mis en scène, avec son esthétique naturaliste entre lumières et noirceurs, son ingénieux montage fragmenté, et sa bande-son magistrale, véritable protagoniste du film. En parlant de protagonistes justement, n'oublions de mentionner les prestations de très haute-volée du duo Johan Eldenbergh – Veerle Baetens, bluffants de naturel et de sincérité, qui donnent corps (et cœur) à la lente désintégration de ce couple fusionnel. Une œuvre quasi virtuose qui se voit – et s'écoute – comme une douce balade country aux teintes automnales, comme une douloureuse poésie aux vers tragiques, et laisse le spectateur sous le charme, des étoiles (et des larmes) plein les yeux.
Retrouvez ma critique complète de ce film, ainsi que de nombreux autres, sur mon blog ainsi que sur ma page Facebook. Merci ! Chronique Mécanique