Je me pose en effet la question lorsque, à la fin du film, j'ai fait un retour sur mon visionnage et me suis aperçu que j'ai plus souvent souris, voire ris tout court, qu'avoir la gorge nouée, la larme à l’œil ou même été ému. Est-ce moi qui n'ai pas été sensible au film ou le film qui n'a pas été sensible avec ses grosses ficelles pour émouvoir. En témoigne le cancer de la fille du couple et ce dès le début. Rien de plus émouvant qu'un enfant malade, à l'article de la mort sur son lit avec maman qui lui fait des câlins pendant que papa les regarde amoureusement. Bah moi, ça en touche une, sans faire bouger l'autre. Les enfants malades c'est tristes oui, c'est dommage, mais de but en blanc comme ça, c'est nul. Et puis j'ai ris assez souvent, notamment avec l'oiseau qui se suicide sur la "Terranda" (ça aussi c'est caustique).
Autre point faible, c'est cette relation entre la femme et l'homme, si différents l'un de l'autre. Lui très cartésien, cowboy du plat pays, elle croyante invétérée voulant croire que sa fille n'est pas totalement parti. On se demande comment cette amourette à pu naître. SPOIL Alors oui, l'enfant les a soudé puis a fini par les séparer.
Le vrai point fort du film tient dans son montage fait d’ellipses et flashforward. On voit le dénouement à l'avance et on revient alors au début de cet événement tout en oubliant l'aboutissement qu'on a vu pourtant à peine quelques dizaines de minutes auparavant. C'est ce qui tient le spectateur en haleine jusqu'à la fin.
Alabama Monroe est donc un film à voir plus pour la forme que pour le fond.