J’avais beau me douter – savoir même ! – que je ne verrai pas l’Albator que j’apprécie tant, celui de « 84 », je pensais quand même que j’aurais au moins de l’Albator ! Parce que là, que nenni ! Ce n’est même pas de l’Albator, c’est du "Final Fantasy" ! Alors déjà qu’à la base je ne suis pas fan de cette espèce de « performance capture » qui affadie tout, mais il a fallu en plus que le film soit écrit et réalisé par des adolescents de 13 ans ! Dès la première minute d’introduction j’étais déjà abasourdi par la balourdise de la forme (un speech très long et totalement inutile puisque tout est réexpliqué deux ou trois fois durant le film). A cela s'est ajouté le fait que, dès l’introduction, l’intrigue s’emmêlait déjà les pinceaux dans un pitch aussi incohérent qu’illogique ! Et le pire, c’est que ce n’était qu’un début ! C'est qu'il nous en enfile des énormités cet "Albator" ! Entre une espèce qui se meure si elle ne revient pas sur Terre (sans qu’on nous explique pourquoi) ; des liens du temps qu’on peut dénouer si on fait péter l’univers (pardon ?) et les multiples rebondissements à base de charabias incompréhensibles qui se contredisent toutes les 5 minutes, moi j’ai très rapidement atteint ma dose ! Et si seulement c’était tout ! Et vas-y que je te fais des personnages totalement inconsistants définis chacun par un ou deux traits de caractère : le capitaine bad-ass ; le gentil beau-gosse, la blonde à gros nichons qui fait des méga-pauses de pouffe, le gros bourrin, le méchant frustré, etc... Le pire, c’est que pour la plupart, il m’a fallu la moitié du film pour savoir à quel personnage de la saga ils se référaient tant ils ont tous des vieilles tronches de cinématique de jeux-vidéo nippons ! C’est qu’en plus, on s’est permis de mélanger tout ça avec des persos et des décors d’Advent Children et d’Escaflowne (qui brillent tous par leur transparence bien sûr)... Mais au fond qu’est-ce que ça change ? Ces personnages sont tellement creux et ont des dialogues tellement inconsistants et incohérents qu’ils sont interchangeables à envie ! Non mais merde les gars ! "Albator" quoi !!! Vous estimez qu’en trente ans d’histoire il n’avait pas su se constituer un univers suffisamment riche dans lequel piocher ??? Et le pire, c’est qu’en disant tout ça, j’ai l’impression de m’attarder sur des détails en passant à côté de l’essentiel. Parce qu’au fond, l’essentiel, c’est qu’il n’y a justement pas d’essentiel ! Ce film n’est qu’un patchwork de détails : on a mis de beaux vaisseaux bien stylisés ; on s’est lâché sur les architectures, les douze-milliards de personnages secondaires, les costumes, les effets de lumière, les effets de nuages (oui des nuages dans l’espace... Même le dessin-animé n’avait pas osé) et le pire c’est que, chaque détail pris à part, il y en a quelques uns qui ont de la gueule... Mais l’ensemble, l’ensemble lui ne ressemble à rien. Il touche à tout en même temps, utilise tous les effets et tous les plans de caméras possibles et imaginables sans se soucier un instant si le montage, le rythme, la narration ont une cohérence... Et rien que pour ça, je vomis ce film de toutes mes entrailles. On ne peut pas prendre comme ça une licence impunément et en faire ce qu’on en veut en y mettant tout et n’importe quoi... Ce n’est pas parce qu’on nous en a foutu plein la vue avec des effets visuels qui (et c’est peut-être ça le pire) on été fait avec envie et honnêteté, que ça autorise le pire des mauvais goûts et l’absence totale d’intelligence et de maturité dans le projet. Un scandale !