Un film de cape et d’épée. Mais surtout de cape.
Aveu introductif : je ne connais pas la série, je n’ai pas envie de la regarder. Point.
J’ai du mal avec le Japon. Vraiment. Même devant les films de Miyazaki – dont je ne conteste aucunement le génie – je ne parviens pas à m’immerger complètement. C’est une culture dans laquelle je ne suis jamais vraiment tombée, et qui me reste étrangère. Or ce film est très, très, japonais.
Pire, japonais à tendance derniers épisodes de Final Fantasy. Japoniais. La quantité de clichés nippons, de character design impersonnel et de facilités scénaristiques proprement aberrantes que les scénaristes et réalisateurs arrivent à caser en 1h50 est hallucinante.
Sérieusement ? Tant de plans foireux ? Tant d’idées à la con, de la part des gentils comme des méchants ? QUI pourrait penser que c’est astucieux d’insulter le type qui a la main sur les commandes de votre module de survie (qui marche d’ailleurs avec une magnifique prise Péritel – la sensation du futur de demain, aujourd’hui) ? QUI aurait possiblement l’idée d’ouvrir grand sur un coup de nerfs un sas donnant sur une planète à l’atmosphère enflammée ? Et quels scénaristes pourraient penser que c’est une bonne chose de ressortir deux fois dans le même film le coup de l’arme-ultime-des-méchants ?
Après, évidemment, il ne faut pas oublier les dialogues incroyablement fumeux à base de philosophie de comptoir. « Une succession d’instants fait l’éternité » … Ben voyons. J’ai sérieusement cru qu’ils allaient finir par balancer un « Lao-Tseu l’a dit ! Il faut trouver sa voie ! Moi, je l’ai trouvée ! Alors je vais vous couper la tête ! ».
Et puis aussi cette magnifique scène où les corsaires découvrent enfin la Terre.
Premier personnage : « la Terre ! »
Suivi de second personnage « la Terre ! »
Troisième personnage, avec une seconde de décalage : « La Terre ! »
Quand on veut faire un drame de science-fiction, ça casse un peu l’ambiance … Ca m’évoque plus Louis de Funès (- Non ! – Si. – OH !) que Star Wars.
Et évidemment. Le point le plus hilarant du film.
La foutue cape d’Albator. Nom de Dieu.
Comment vous faire penser pendant deux heures aux Indestructibles. « Pas de cape ! »
Comptez le nombre de fois où il fait un tour à 180° dramatique. Ou encore mieux, faites un jeu à boire là-dessus. C’est à mourir de rire.
Pour finir dans la liste des trucs complètement improbables, citons aussi une scène qui sort de nulle part où l’on voit la donzelle générique du film faire des saltos arrière au ralenti dans sa douche.
Pourquoi pas ? Vous faites jamais ça, vous ?
Mais bon. C’est difficile de complètement détester ce film. C’est guimauve, c’est cliché, mais tellement exagéré que ça en devient plaisant.
Qui plus, l’aspect visuel du film, passé un character design fadissime, est plutôt très réussi – sauf pour le vaisseau corsaire, était-ce possible de faire plus kitsch ? -. Les combats spatiaux sont proprement impressionnants, même si on peut regretter que les scènes les mettant en scène soient toujours assez brèves, étant donné que les ballets de rayons diagonaux striant le noir de l’espace sont un véritable délice visuel. La 3D est pas mal, mais pas exceptionnelle – très loin derrière un Gravity ou un T.S. Spivet –.
On aboutit donc à un résultat sympathique, même si le film aurait pu donner quelque chose de bien mieux ; en l’état actuel des choses, il reste un moment agréable et kitschounnet, maniant des concepts visuels et scénaristiques plutôt alléchants, mais les exploitants abominablement mal.