Le Bon, la Brute et la Biatch
Amis de la poésie, passez votre chemin.
Et particulièrement si vous vous offusquez devant des "shit", "fuck", "balls", "dick", "whore" et tout le florilège de vocabulaire distingué, bien évidemment accompagné de scènes peu subtiles.
Albert à l'ouest est-il un hymne à l'humour sexe/pipi/caca ? Eh bien, il n'est en pas loin. Si certaines scènes sont d'une vulgarité qui bat des records, l'ambiance insolite et décalée de ce faux western détient sa dose d'originalité:
Au Far West, n'importe quoi peut vous tuer. Mais vraiment n'importe quoi. Là où uriner est synonyme de mort et où le moindre docteur peut vous charcuter d'avantage qu'un coyote affamé, vit notre gentil éleveur de moutons: Albert, alias Seth McFarlane, pour son premier rôle en chair et en os sur le grand écran.
Et il va de soi que le créateur des Griffins, d'American Dad et de Ted ne fait pas dans la dentelle pour provoquer le rire: humour gras et graveleux sont au rendez-vous.
Toutefois, il convient de dissocier un versant plus recherché du film; versant qui met notamment en scène des caméos jouissifs, et le thème "Mustache" d'un Neil Patrick Harris au narcissisme prononcé. De plus, Albert à l'ouest a ceci de sympathique que même ses personnages les plus sérieux peuvent se comporter de façon stupide. En témoigne la belle et endurcie Charlize Theron, qui vient pourtant s'acoquiner avec le premier "bouseux" venu. Ou bien Liam Neeson, badass en toute occasion, qui se voit baladé par ce même "bouseux". Ne parlons pas du meilleur pote du héros, et son couple d'une originalité certaine…
Ted était un film prenant car il jonglait habilement entre situations loufoques, humour de beauf et clins d'œil génialissimes. Le juste milieu. Contrairement à Albert à l'ouest, qui fait bien trop pencher la balance du côté des gags vulgaires et plus lourds qu'un mammouth diabétique.
Dommage, le potentiel est bien là. Et cette foutue chanson sur la moustache va rester culte.