Un beau film de Paul Schrader, moins léger qu'il n'y paraît, avec un Richard Gere très glamour...

Très beau film de Paul Schrader, moins léger qu'il n'y paraît, avec un Richard Gere très glamour et le célèbre producteur Jerry Bruckheimer à ses débuts.

Signé Paul Schrader, "American Gigolo" est un très bon film à la fois frivole et sérieux sur un individu propulsé à travers une série d'événements inattendus qui vont le consumer peu à peu. Richard Gere incarne Julian, ce gigolo américain glamour et très charmeur, au service des femmes riches – majoritairement âgées – pour leur servir de chauffeur, guide ou compagnon d'un soir. Un personnage décontracté et adroit, qui se garde bien d'être un simple et impersonnel objet de sexe ouvert à tout public.

"American Gigolo" s'ouvre avec des séquences calmes et légères, qui sentent bon les années 80 et évoquent un esprit d'agréable insouciance. Les images sont posées et belles, les décors et les costumes sont chics, la musique de Giorgio Moroder est très à la mode pour l'époque, de même que la chanson-titre "Call Me" de Deborah Harry & Blondie devint un hit par la suite. Cependant, derrière cette futilité et ce monde d'illusion se cache une œuvre beaucoup plus sérieuse qu'il n'y paraît.

En effet, tout se complique lorsque Julian se met à voir la femme d'un sénateur (incarnée par la pulpeuse Lauren Hutton) et qu'il est accusé du meurtre de l'une de ses anciennes clientes. Dès lors, il va être entraîné à travers des événements décontenançant, le plongeant dans une sorte d'enfer. L'insouciance du début se retourne peu à peu contre lui et le film tourne au drame. "American Gigolo" dépeint le revers d'une société américaine en apparence idéale mais en réalité malsaine.

Si l'œuvre est assez osée pour l'époque en raison de son contenu sexuel, Paul Schrader parvient à prendre le problème avec des pincettes et à le retourner contre ses détracteurs. "American Gigolo" parle délibérément de tabous et de scandales. Julian – aussi mal vu puisse être son métier – devient un symbole de pureté dans ce film, alors que ses ennemis (parmi lesquels Bill Duke à ses débuts) représentent clairement ce que le réalisateur-scénariste critique dans ce film.

"American Gigolo" est de fait un très beau film, à la fois reposant avec son côté léger et insouciant, mais également captivant avec son récit dramatique qui pousse à la réflexion. Le film est également le reflet d'une époque où le cinéma prennait son temps pour exposer la situation et mettre en avant certaines notions, certains problèmes...
Ciné-Look
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le 28 août 2013

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