Moyen-Moyen

La dernière comédie romantique en date Ami-Ami n'atteint pas le niveau de plaisir coupable. Malgré quelques blagues pas trop mal et un bon casting coté masculin, le film révèle rapidement ses faiblesses de construction.

L'acteur principal William Lebghil est un bon choix d'adulescent un peu paumé et en manque de confiance en lui. La barbe lui fait gagner quelques années et le détache de l'image ado qu'il traine depuis SODA. Il est plutôt comique en paire avec Jonathan Cohen. Par contre les deux rôles féminins principaux, sa copine (Camille Razat) et sa coloc (Margot Bancilhon), ont tendance à surjouer et sont une source d'escalade de situation plus qu'improbable.

Au niveau de la réalisation le bilan est mitigé. On en fait trop, et trop grossièrement. La scène de bagarre finale est tirée tout droit de Papa ou Maman, néanmoins contrairement à son prédécesseur, elle n'est pas un aboutissement logique d'une relation qui escalade, elle semble juste à coté de la plaque. La composition des plans laisse entrevoir des ficelles un peu grosses, le dernier plan par exemple, on ne voit que trop bien que les deux filles sont placées de part et d'autres de sa tête pour des soucis de cadrage alors qu'elles sont censé essayer de le rattraper si il tombe. Par moments tout de même le réalisateur réussit à faire passer un gag ou un trait de personnalité par l'intermediaire de sa réalisation, le personnage de Fréderic est assez bien définit en peu de mots dans la première scène de soirée.

Au niveau du scénario, on en demande en général pas trop aux comédies romantiques. Mais dans le cas présent on a du mal à s'identifier à un personnage dont le conflit interne n'a pas de motivation. Il n'a absolument aucun sentiments ni aucune ambiguité envers son amie Néfélie donc on ne voit pas bien ce qui l'empêche de lui présenter sa copine à part une 'promesse' faite en début de film. La faiblesse du personnage : son indécision et sa fuite permanente du conflit ; ne pose pas de véritable obstacle à sa situation amoureuse dans la mesure ou la seule chose dont il semble sur est que sa relation avec sa coloc est purement amicale.

Dernier problème d'écriture, le manque de diversité des situations nous mène à de nombreux dialogues d'exposition pure et simple ce qui n'est jamais agréable et révèle une histoire au final peu épaisse.

Ami-Ami n'est pas le film de l'année mais dans le mesure ou il n'en a jamais eu l'ambition, disons qu'il se laisse regarder si on est d'humeur pour un film du genre qui ne nous surprendra pas trop.