Angèle et Tony par Homlett
Un premier « petit » film simple, mais plutôt réussi. Il est bien écrit, va à l'essentiel (à l'image du titre qui condense tout l'objet du film) tout en gardant une respiration « vitale » entre les scènes. Alors bien sûr, il ne faut pas s'attendre à une mise en scène éclatante, mais enfin le job est fait. Il faut dire que si le film n'est pas particulièrement porté par sa forme (sans en être diminué), il l'est incontestablement par l'interprétation remarquable tant de Grégory Gadebois que de Clotilde Hesme (et ça n'a rien à voir avec ma ferme intention de l'épouser).
On peut à quelques égards (et peut-être à commencer par le paysage et la lumière) rapprocher le film du « Premier Venu » de Jacques Doillon. Mais bien sûr aussi par la difficulté de faire couple quand un passé compliqué s'immisce, ainsi qu'une forme de fougue maladroite d'êtres qui s'accrochent, coûte que coûte, pour survivre. (Voyez le film magnifique de Jacques Doillon !) Je reprocherai au film essentiellement une chose, c'est de découvrir un peu trop le passé d'Angèle...
Les propos de la réalisatrice Alix Delaporte le soir de l'avant-première à Strasbourg ont réveillés quelques soupçons quant à une certaine misogynie passive qui transparaitrait dans le film, d'ailleurs certainement davantage issue d'une société hétéro-patriarcale qui n'est absolument pas remise en question plutôt que, il faut bien le reconnaitre, véritablement revendiquée. Au passage, et même si cela ne concerne pas directement le film, je me désole aussi qu'Alix Delaporte rapporte avec fierté les propos insultants (et homophobes) des marins pécheurs à l'égard de Sarkozy. Un peu puéril comme engagement. Ma chère Clotilde Hesme aura elle su prendre ses distances...