Considéré comme un grand classique de Woody Allen, oscarisé dans des catégories majeures, j’admets ne pas avoir été transporté par ce film. Alors il n’est pas mauvais, loin de là, mais j’avoue ne pas trop comprendre l’effervescence qui l’entoure. Les thèmes abordés, comme les ruptures amoureuses, la sexualité, la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelles deviennent vite lourds et lassants, alors qu’ils intéressants à la base. À aucun moment, Woody Allen ne parvient à les transcender, alors même que le film lui-même est quasi-autobiographique. À l’image du personnage d’Alvy, qui se complaît dans sa névrose complexé et le pessimisme sordide, le film ne décolle jamais vraiment ; alors même que le personnage d’Annie est pleine de vie, attachante, charmante.
En fin de compte, ce qui ressort de ce film, c’est la façon dont le personnage d’Alvy, et Woody Allen à travers lui, se montre intrusif dans sa relation. Son manque de confiance en lui et la névrose qui en découle le rendent à la fois touchant et pathétique. On peut s’identifier à lui dans sa quête de l’amour et le sentiment de se retrouver le cœur brisé lorsque celui-ci disparaît et qu’on doit le surmonter. Toutefois, le personnage crée parfois des situations malsaines vis-à-vis d’Annie, intrusives bornées. Et c’est, à mon sens, ce qui m’a le plus dérangé vis-à-vis du film, à savoir que pendant une bonne partie de celui-ci, Alvy soit antipathique mais qu’il trouve quand même des justifications à l’être, alors qu’il n’y en a aucune.
Pourtant, il y a une certaine tendresse dans cette relation entre Alvy et Annie, mais, et je pense que c’est là mon deuxième problème avec le film, le montage haché du film empêche de vraiment pouvoir y prendre part. Plus qu’une intrigue et une romance entre les deux personnages, on a droit à une succession de scénettes/sketchs sur comment Alvy/Woody Allen en a mare de la vie avant de prendre conscience qu’elle continue. Alors par moment, on retrouve une certaine fluidité, et d’un coup le film gagne en intérêt, mais on retombe vite avec ce montage un peu haché et des scènes sans liens qui s’enchaînent sans de véritable liant, et c’est un des aspect qui m’a manqué dans ce film, comme si Woody Allen s’éparpillait un peu trop.
Le casting est dans l’ensemble plutôt bon, même si très limité. C’est marrant de voir pas mal de stars des années 80 apparaître en caméo ici et là. Woody Allen jouant lui-même, c’est difficile de juger son jeu ; en revanche, Diane Keaton est tout simplement fabuleuse. Les décors sont assez basiques, en revanche si le montage m’a déconcerté, j’ai bien aimé la mise en scène de Woody Allen, qui regorge de beaucoup d’idée ici et là. Il y a bien sûr les classiques ruptures du quatrième murs et travelling, mais les plans, les scènes bi-temporelles… J’ai beaucoup aimé.
Bref, un peu déçu par le film parce que même si les comédies romantiques ne sont pas mon dada, j’en attendais plus de celle-ci qui est considérée comme un classique du genre et une œuvre maîtresse de la filmographie de Woody Allen.