" Apocalype Now ", deux mots écrits sur les ruines d'un temple cambodgien, résonnant pour
l'éternité . Joseph Conrad écrit « Au coeur des ténèbres» (1899) sans se douter que son
collectionneur d'ivoire Kurtz se muera en un colonel mis à mort par la CIA
pour désertion. L'Amérique tel Frankenstein, a créé le colonel Kurtz (M.Brando), non pas à partir de restes humains (Mary Shelley), mais à partir d'une vie de souffrances, sacrifices et traumatismes. Kurtz est devenu incontrôlable, il doit mourir. Cette mission incombe au capitaine Willard ( M.Sheen), homme brisé par la guerre qui va entreprendre un voyage au bout de lui-même, en navigant sur un fleuve rappelant le Styx, amenant Willard aux portes de l'enfer, celui du conflit vietnamien et ses atrocités, résumé en une scène : celle de cette petite fille abattue par un soldat alors qu'elle courait vers un chiot. Le film prend aux tripes dès l'épilogue grâce à sa musique « This is the end» des Doors, faisant échos aux images d'une forêt brûlée au napalm, hypnotisant ! Coppola enchaîne à un rythme infernal les scènes cultes, la partie de surf sous les bombes, la vision d'un tigre en pleine jungle, l'attaque héliportée d'un village terrorisé par la musique wagnérienne jusqu'au final Apocalyptique. L'immersion est totale. Ce film hors normes, éprouvant pour le spectateur, le fut pour son réalisateur dont le tournage fait l'objet d'un making-off : « Hearts of darkness».