We just don't understand.
Non. Ce n'est pas un film sur la Guerre avec un grand G. Ni sur le conflit en Afghanistan. Ni sur des soldats X, Y et Z. Armadillo c'est un autre vertige. Car vertige, il y a.
Parce que voilà : dans ce film nous sommes confrontés à l'étrangeté la plus totale, à visage humain. Pour faire court, on découvre, vraiment, que "un soldat", c'est presque une espèce particulière au sein du genre humain. On peut le dire autrement : on pensait tous savoir que l'Homo Sapiens Sapiens recouvrait beaucoup de choses différentes. Des gens fous, avec des comportements extrêmes dans tous les sens. On sait tous que ce crâne qui est le nôtre peut renfermer des choses radicalement étrangères allant d'un homme à l'autre.
Mais là on réalise jusqu'où ça peut aller. Il ne s'agit pas d'individus. Notre espèce contient "des soldats". Je n'ai pas pu m'empêcher pendant le film de penser aux fourmis, aux abeilles, etc. Il y a nous, les non-soldats, et puis il y a les soldats. Phrase clé dans le documentaire : un soldat dit à un autre "les gens ne comprennent pas notre point de vue. Ils ne comprennent pas comment on peut prendre une vie comme ça. Pourquoi c'est une bonne chose." Il dit cela avec une sérénité et un calme inquiétant, parce qu'ils s'agit de la même façon que nous avons de dire "les soldats ne comprennent pas notre point de vue...".
Il y a là comme un monde mirroir dont, avec tristesse, je me dis qu'on ne peut pas se rapprocher. Quelque chose de totalement incommensurable. Un univers parralèle. Une réalité qui obéit bel et bien à des lois humaines, mais qui échapperont toujours aux hommes en tant qu'espèce globale.
La figure du soldat est ici explorée sans être sublimée. Elle est dépeinte et le réalisateur attrape si bien ces regards venus d'un autre monde. Un monde tellement proche du nôtre, mais tellement distant à la fois.
Fascinant.
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