Ce film n'est pas à prendre au sérieux. Il ne faut pas chercher du symbolisme à tout va, de la profondeur ici, de la psychologie là. Il faut juste passer un bon moment, un très bon moment, à regarder tous ces personnages nombreux certes mais convenablement utilisés.

On démarre avec une scène de Jason Statham qui fait ses débuts ici en tant qu'acteur, vendeur de bijoux volés avec une verve et un entrain qui caractérisent à eux-seuls le film.
On enchaîne avec une succession de scènes, rapides, rythmées, avec de nombreux personnages mais toujours bien présentés, on est loin de certains films ou séries où l'on arrive pas à se souvenir du nom et de la tête de plus de trois personnages.
Ils n'ont pas de passé traumatisant ou que sais-je, ici, on ne se prend pas la tête, et on se laisse porter par le scénario tellement facilement qu'on regrette déjà la fin, assez rapide d'ailleurs, le film se terminant en moins d'une heure et quarante minutes.
Mais Lock, stock and two smoking barrels, ce n'est pas seulement un film de personnages intéressants, différents et loufoques, c'est aussi un répertoire de répliques cultes, une esthétique londonienne grisâtre réaliste avec un filtre de couleur bien choisi, car non, à Londres, le ciel n'est pas bleu, les maisons ne sont pas colorées et les gens ne sont pas beaux : C'est moche, c'est terne, ça sent la weed, l'essence et ça transpire la morosité. Pour une fois qu'un réalisateur le montre avec autant de réalité, il faut le noter.
Morose, la ville l'est, le film l'est moins. On tombe dans quelques clichés des films de gangsters un peu dingues, mais globalement ces clichés sont bien servis par des acteurs qui savent de quoi ils parlent, avec une petite apparition de Sting dans le rôle d'un patron de bar et du père d'un des protagonistes.
La bande son est formidable de justesse et d'entrain, avec une utilisation parfaite du 'I Wanna Be Your Dog' des Stooges dans une scène qui se laisse apprécier.
Sans spoiler, la fin propose de nombreux rebondissements, sans jamais que l'on soit trop surpris, juste assez, car comme je l'ai dit, le film coule comme de l'eau s'échappant trop vite d'une bouteille.

Au final, un film à voir pour tout amateur de films un peu déjantés, rythmés, diablement bien construits et avec des fusils vieux de 3 siècles, c'est à voir.

Note : A voir EN VERSION ORIGINALE, rien que pour l'accent anglais et les expressions britanniques qui rendent le tout bien plus crédible qu'il ne le serait en français.
JuYawn
8
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le 28 nov. 2010

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JuYawn

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