As I Lay Dying
5.4
As I Lay Dying

Film de James Franco (2013)

Pour adapter l’inadaptable– l’œuvre de Faulkner mêle 15 points de vue différents – Franco utilise le split-screen. L’intention est judicieuse mais rares sont les split-screen qui remplissent ce but initial. Ce procédé est souvent utilisé « pour faire joli » avec d’un côté, un plan sur une action, et de l’autre, un plan éloigné sur la même action ; ou encore, d’un côté les dires d’un personnage, et de l’autre, une image somptueuse de la nature. La photographie étant propre, cela ne m’a pas gêné. Cependant, les quelques ralentis sont dégueulasses, notamment celui de Darl auprès de sa mère vers le début du film.


Certains accusent James Franco de dénaturer l’œuvre initiale. Je ne pourrais pas trop en discuter car je ne l’ai pas encore lu. Tout ce que je sais, c’est qu’avec cette famille modeste de bras cassés, Franco aurait pu tomber dans le piège d’une comédie lourdingue. Les personnages s’y prêtent, notamment avec le père édenté Anse qui enchaîne les sentences religieuses. James Franco aurait également pu tomber dans un second piège et introduire du pathos. Mais, intelligent qu’il est – Franco a poursuivi des études de littérature – et certainement bien entouré, James Franco évite ces pièges et parvient à livrer en un temps record (le film a été tourné en 25 jours !) un film honnête.


Un film honnête qui à travers l’évocation du sort d’une famille – qui construit et s’entasse sur un chariot de fortune et traverse les difficultés pour amener la dépouille de la matriarche auprès des siens – rappelle la misère de toute une frange de l’Amérique du Sud des années 1930 qui traverse la Grande Dépression suite au krach de Wall Street de 1929.


La nécessité est au centre de ce film. D’abord, la nécessité économique qui pousse Darl et Jewel a effectué une livraison de bois alors que leur mère est en train de clamser. Ensuite, la nécessité morale qui pousse cette famille à amener la dépouille d’Addie dans la ville de Jefferson. C’est son dernier vœu, cela ne se discute pas. Mais, derrière cette nécessité morale, on s’aperçoit que chacun a en fait une raison pratique d’aller en ville : la recherche d’un remède contre la grossesse, la recherche d’un dentier, etc.


Les acteurs sont tous corrects sauf Franco qui galère par moment mais c’est peut-être dû à l’écriture du scénario. Quand il pète un plomb avant la fin du film, c’est comme si il n’avait pas préparé le terrain pour cette scène, c’est tellement soudain que ça ne veut rien dire et ça en devient moyennement crédible.


Et aussi, pas besoin de foutre Danny McBride dans les premiers noms du générique si on le voit deux fois quoi.

OG_LOC
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le 23 juin 2015

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