C'est au tour de Danois de réaliser ce film. Bien qu'à nouveau produit en France. Tiré de l’album « Astérix et les Normands ». Au casting, Roger Carel fait toujours Astérix mais Pierre Tornade a rendu Obélix à Jacques Frantz, très bon acteur mais moins adapté pour ce personnage à mon humble avis (enfin, toujours plus que Guillaume Briat dans Le domaine des dieux).
(Spoilers)
On ouvre avec de belles images, une musique grave, une présentation des Vikings par la voix-off, toujours celle de Pierre Tchernia. Comme dans l’album ces derniers ignorent la peur et ont pris au pied de la lettre l’expression « La peur donne des ailes » ils pensent pouvoir voler s’ils apprennent la peur.
Le neveu d’Abraracourcix, Goudurix, est envoyé au village par son père pour qu’ils en fassent un homme. Astérix et Obélix sont naturellement chargés de cette mission. Ce dernier, un gamin de la ville blasé et hautain arrive. Il y a un pigeon qu’il utilise plus ou moins comme un portable, et qui s’appelle SMS. Ah, quel gag vont-ils trouver pour justifier ce nom qui parait trop moderne ? SMS signifie… « Short message service… » Attention, paresse scénaristique détectée ! Outre l’utilisation de l’anglais qui parait très douteuse, ils n’ont même pas fait l’effort d’essayer de trouver un nom qui fasse plus ancien !
Pire, lors du banquet du soir, Assurancetourix assure la musique. On commence par ce qui aurait pu être un gag qui soulignerait combien il joue mal mais non : Il a une harpe et produit un son de cornemuse. Au premier degré... sérieux. Goudurix veut moderniser tout ça, résultat, on a le droit à une chanson de… rap… sorti quelques mois après le calamiteux album « Le ciel lui tombe sur la tête », ce film qui n’en est pas à sa dixième minute entreprend de ruiner un peu plus Astérix.
Ah oui, et ils essaient toujours de féminiser l’univers d’Astérix pour rameuter un large public, ce qui peut se comprendre. Mais dès qu'on découvre le personnage de l’adolescente fille du chef des Vikings, ça se voit dès le départ qu’ils vont finir par flirter avec Goudurix. Mais une énième fois il faut aussi penser à la durée : Sans le générique, le film dure 1h07 malgré tous les artifices utilisés pour le rallonger. Quoi qu’il en soit, son père refuse qu’elle l’accompagne à son prochain voyage avec ses hommes, alors elle se déguise. Enfin déguise… là encore les scénaristes ne se sont pas foulés : « Elle se fout deux plumes d’oreiller sur le visage pour faire une moustache en loose et ça ira. Bon alors ensuite... »
Le lendemain matin, Obélix est contraint de sortir Goudurix du lit en le jetant par la fenêtre. C’est le début de son entraînement. Sous une musique très Astérix, jugez plutôt : Un remix d’Eye of the tiger vomi par je ne sais quelle chanteuse. Tout à fait opportun. Un montage donc : Goudurix n’arrive pas à soulever un menhir, ok. Obélix et Astérix ont capturé chacun 3 sangliers, ils arrivent vers Goudurix voir ce qu’il a. On s’attend à un gag. Mais non, il se gratte le bras, il a rien fichu, on passe à la suite. Hilarant. Ils attaquent les pirates… Obélix casse le bateau avec un petit coup… ok, pas spécialement drôle non plus. Puis, le reste du montage c’est les 3 mêmes « gags » resservis, avec tout juste des petites variantes.
On revient avec les vikings et, oh non mon dieu ! Les deux petites plumes de la fille du chef tombent, ce déguisement prodigieux est foutu ! Elle se fait prendre ! Son père l’accepte bon gré mal gré. Les Vikings arrivent donc en Gaule, on peut avoir l’espoir que la rencontre Vikings/Gaulois rehausse le tout. Le bras droit du chef très benêt est vaguement drôle et quand Astérix et Obélix partent à la recherche de Goudurix, enlevé par les vikings, ça l’est également.
Entrevoir un espoir rend la chute plus dure : Commence une nouvelle chanson qui détonne vraiment par rapport à l’univers d’Asterix, le meilleur moyen pour sortir à nouveau du film. Et alors que nos deux amis retrouvent Goudurix qui mourrait de peur à l’idée d’être tué car il sait qu’il ne pourra pas apprendre aux Vikings à voler, v’là t’y pas… qu’il ne veut plus rentrer ! Et non, après 20 minutes de bon accueil lors de leur banquet, tout d’un coup il les trouve sympa, oubliant qu’il est promis à une mort certaine dès le lendemain, c’est ce qui s’appelle de la constance dans le scenar.
Le lendemain en effet, les vikings lui demandent de leur faire peur et veulent qu’il leur fasse une démonstration de vol. Et là : Quelle coïncidence ! A la toute dernière seconde avant qu’il ne chute de la falaise, Astérix et Obélix le sauvent. C’était tellement imprévisible. Donc commence une séance de baffes. Pour être juste, quand le viking benêt devient un tueur sanguinaire, la scène d’action n’est pas si mal.
Je vous passe la fin mais vous l'aurez compris, à vouloir trop moderniser Astérix on tombe dans l’excès et c’est franchement déplaisant. C’est bien moins drôle qu’avant, la musique est mauvaise, l’histoire est très décousue et ça sent régulièrement la fainéantise. Dans tout ça, pas de mystère, les disputes entre Astérix et Obélix sont encore les meilleurs moments. Une belle déception.