Surpris par la note étonnamment élevée (7,8 au 25/10/17) j’ai été convaincu d’aller voir ce film qui ne me rebutait pas aux premiers abords…
Triste pastiche de l’après-guerre, cette comédie qui ne peut cacher la maigre teneur dramatique présent en saupoudrage au début et à la fin désespère non par sa fantaisie indéniable et originale qui explique surement cette note exceptionnelle (et l’engouement du public…) mais par un excès généralisé de tout ce qui la rend éminemment grotesque. Le premier point qui horripile du début à la fin c’est l’aspect « nigaud » de tous les personnages au premier rang desquels se distingue le maire, personnage inutile qui étonne par sa capacité à mettre la salle en liesse pour un comique ronflant, ceux-ci se plantent dans un type défini dans lequel ils peinent à sortir tout du long. On passera aussi sur le rôle de l’enfant fonction traducteur gênant du début à la fin.
Le second point concerne les motivations, celles-ci jamais définies on s’étonne de voir le lien Maillard/Péricourt perdurer vu le peu de communication établie et le mépris affiché que le second exprime sans cesse à l’égard du premier (mépris partagé par la fille qui finit par l’aimer/adopter). Lien d’amitié ? Souvenirs de camaraderie ? Redevance pour lui avoir sauvé la vie ? Le film reste muet posant un problème lors de la confrontation père/fils, on ne comprend pas la nature de la relation (un peu) et le pourquoi de la résolution (beaucoup). L’image et la musique sont néanmoins une réussite on ne peut le nier formant un duo dynamitant et égayant tandis que la poésie du personnage s’exprimant à travers ses masques est délaissée quelque peu. Je pose néanmoins un point d’interrogation sur certains mouvements de caméra notamment le plan séquence en début du film (Madeleine monte l’escalier..) et les nombreux gros plans sur Pradel (oui j’ai compris M.Dupontel ce type est exécrable) qui m’ont paru déplacés et grossiers.
En bref, le film peut valoir le détour en réponse à l’argument « enfin une comédie française non-discriminante » mais aux questions chef d’œuvre ? Renouveau artistique ? Créateur hors-pair ? et autres spéculations dithyrambiques.
Je dis non.

RomainSarhy
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le 26 oct. 2017

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Romain S

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