Soyons clairs, j'adore Jane Austen. Je l'ai beaucoup étudiée ces deux dernières années en anglais et en littérature étrangère, et j'apprécie beaucoup son humour très fin, qui pourrait passer inaperçu si l'on n'était pas au courant que c'en était. C'est parfois très cynique, surtout quand elle dépeint la petite bourgeoisie de campagne de son plus célèbre roman, Orgueil et Préjugés, objet de maintes et maintes réécritures ou adaptations. Les plus célèbres sont celle de la BBC avec Colin Firth et Jennifer Ehle (1995), et celle cinématographique de Joe Wright, avec Keira Knightley et Matthew MacFayden (2005).


Il est clair que c'est davantage destiné à un public féminin (mais remarquez cependant que ces deux adaptations ont été réalisées par des hommes) ; et Jerusha Hess, réalisateur de ce navet intergalactique qu'est Austenland, a décidé de se moquer légèrement de cette fandom, ce qui a été fait auparavant par Shannon Hale dans son pseudo "best-seller", Coup de Foudre à Austenland, dont a été adapté le film cité ci-dessus. A la limite, ce n'est pas ce qui me choque le plus, je pourrais même dire que je m'en fiche, ça aurait pu être drôle. Mais c'est loin, très loin d'être drôle. C'est insupportable, c'est d'une lourdeur incroyable, ça se réplique et se répond à coup de tirades lourdingues, les pseudos rebondissements et péripéties des personnages sont désespérants, et c'est long, c'est long...


Et que dire des acteurs, et surtout, surtout, de l'actrice principale, Keri Russel, actuellement dans la série The Americans, qui, je l'espère pour elle, n'est pas aussi idiote que son personnage. D'ailleurs, est-ce que c'est possible d'être aussi idiote que cette Jane, stupide jeune femme américaine obsédée par l'adaptation d'Orgueil et Préjugés de la BBC, qui voyage jusqu'à un parc à thème consacré à Jane Austen dans l'espoir d'y rencontrer son Mr Darcy... Elle est insupportaaaaable, elle est chiante, elle est débile, c'est le genre de fille surexcitée qui ne se calme jamais et qui est visiblement dépourvue de cerveau ou de toute jugeotte, niaise, insipide, inintéressante, ayant le même mental qu'une petite fille de six ans amoureuse de Ken, le copain de Barbie. Son personnage rend déjà le visionnage de ce film insoutenable, mais la faiblesse caractérielle des personnages secondaires le rend encore pire. Si Jennifer Coolidge me fait beaucoup rire dans la série 2 Broke Girls, son rôle de femme complètement stupide ajoute de la lourdeur (mot lourdeur répété beaucoup de fois dans cette critique, veuillez accepter mes plus plates excuses) et quant à JJ Feild, dont j'aimais bien la bouille, titulaire de rôles secondaires dans, notamment, Captain America ou Voyage au Centre de la Terre, je n'ai pas vraiment trouvé que le voir dans un navet pareil lui avait conféré la crédibilité qui lui serait nécessaire pour que l'on puisse l'apercevoir dans des rôles plus importants.


En bref, vous savez quel est le mot qui résume le film, je vous laisse le soin de le rechercher dans la critique, et cette sorte de Club Med Austenien pour kékés et vieilles filles aigries qui n'ont pas pu trouver Darcy dans la "vraie vie" est absolument désespérant. Jane Austen doit s'en retourner dans sa tombe.

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le 28 juin 2014

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ravenclaw

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