(...) Bag Boy Lover Boy de Andres Torres, micro-budget à l’ambiance urbaine, est un film dans lequel un jeune vendeur de hot dogs au physique atypique est démarché par un photographe de charme pour une séance qui va virer à l’initiation traumatique. Très viscéral, du entre autres à son parti pris réaliste, le film, sur fond de critique du marché de l’art contemporain, est un pamphlet anti-capitalise et anti-consumériste très violent et se regarde comme un gros fuck aux industries qui crée ( et formate ) l’image : le film était précédé d’une vidéo du réalisateur qui s’étalait un hamburger sur son torse velu, et nous disait à peu de chose près qu’il en avait rien à foutre… D’ailleurs, tout ce qui attrait à la nourriture dans le film est profondément dégoûtant, du stand de hot-dog miteux dans lequel le protagoniste travaille, au shooting boucherie avec le personnage d’Ivan, jusqu’à la scène de cannibalisme absolument tordante quand le mangeur de humanburger demande si la viande est 100% américaine ! Bref, encore un film qui ne donne pas envie de manger de la viande. Et c’est tant mieux ! On est guidés tout le long du film par les déambulations monstrueuses de Albert, joué par un acteur nommé Jon Wachter, effrayant et hypnotique, et par une caméra qui le suit souvent en caméra épaule presque à la manière d’un documentaire, ce qui renforce l’implantation urbaine du film. Violent quand il doit l’être, et drôle parfois, le film est bien rythmée, mais la fin terriblement cheap gâche un peu le plaisir. Deux flics semblant tout droit sortis d’une série procédurale américaine mais peu crédibles ont l’air de deux paumés en agitant leurs flingues en plastiques. La montée du climax à cause d’un montage trop cliché à coup de cut/noir/bang/sang fait retomber la tension direct et l’implication du spectateur jusque là totale est annihilé. Heureusement, le dernier plan du film ( pré-générique ) rattrape le coup car attendu mais très graphique, il est révélateur de la condition des petits qui veulent devenir des grands dans ce monde gouvernés par le capitalisme sauvage.
VictorTsaconas
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le 30 nov. 2014

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Victor Tsaconas

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