Renaissance

J'en gardais un souvenir mitigé, plutôt positif mais très en-dessous de « The Dark Knight » et même « The Dark Knight Rises ». Ce revisionnage dix-sept ans après se révèle salutaire : certes, Christopher Nolan n'est pas encore au sommet de sa maîtrise, notamment à travers quelques scènes d'action n'ayant clairement pas la maestria de ses futures œuvres. Mais il y a déjà une vraie ferveur, une ambiance, une grandeur visuelle évidente. Le réalisateur saisit intelligemment les enjeux, fait ce qu'il faut pour rendre cette nouvelle « genèse » à la fois très personnelle tout en gardant omniprésent « l'esprit Batman ».

Effaçant quasiment toute trace d'humour, l'auteur de « Memento » appose sa patte par une atmosphère très sombre et une gravité un tantinet grandiloquente, l'absence de réel antagoniste principal desservant légèrement le film (même si Jonathan Crane est toutefois un meilleur méchant que dans mon souvenir). Sans être inoubliable, l'interprétation est à la hauteur de l'événement, l'imposant casting permettant à chaque personnage d'exister, d'avoir une place dans le récit une fois qu'il est à l'écran. Bref, si je continue à le considérer comme le moins bon de la trilogie, « Batman Begins » retrouve à mes yeux ses lettres de noblesse pour être un élément à part entière de cette belle saga : comme quoi, le temps permet aussi de bonifier certaines œuvres.